Pour un produit de la génération Starsky et Hutch comme moi, le nom du groupe n’a pu que me faire penser au code de la voiture des deux flics qui ont bercés notre enfance. Mais bon, dans ce troisième (un autre signe ?) opus de la formation américaine, on ne rencontre pas Huggy les bons tuyaux aux coins d’une chanson. Dommage.
Cet intermède nostalgique et complètement inutile passé, on peut s’intéresser à ZEBRAHEAD et à son Phoenix. On évitera les jeux de mots du style « ils renaissent de leurs cendres ». D’abord, je n’en sais rien et ensuite je ne pense pas. Par contre, ce que je sais c’est que cet album va plaire, c’est certain. Il plonge dans le Punk Rock californien aussi bien qu’une nageuse est-allemande (je sais, ça n’existe plus mais l’expression est restée) mais sans le manque d’inspiration flagrant de bon nombre de formation et sans le côté « lycéen boutonneux en colère mais presque ». Du coup, on a un Punk Rock intéressant et inventif qui ne se limite pas à un vulgaire « poum tchak » avec des accords plaqués encore plus fort qu’avec le dernier gel L’Oréal. C’est sûr, on a des refrains chantés qui rentrent dans la tête comme peuvent le faire ceux de leurs rivaux, mais ici les deux voix se marient à merveille et on se surprend à fredonner une chanson qu’on n’a entendue qu’une seule fois. Les refrains de « Hell Yeah! » et « Just The Tip » sont deux des meilleurs exemples que l’on peut trouver. Ce qui fait aussi la force de ZEBRAHEAD, c’est cette facilité qu’ils ont pour intégrer des éléments différents dans leurs morceaux. Ainsi, certains couplets ont un flow rappés impressionnant, ce qui les fait à tord passer pour un groupe de Crossover (lire Rap Metal). « The Juggernauts » est le premier morceau de l’album à faire intervenir le chant de cette manière, mais « Hit The Ground » en est un meilleur exemple à mon goût. Et puis, sur un morceau comme « Mike Dexter Is A God, Mike Dexter Is A Role Model, Mike Dexter Is An A**hole », le groupe n’a pas peur de sortir un assortiment Ska Punk pour pimenter un peu le tout. Au premier abord, Phoenix peut sembler un peu redondant comme album, mais si vous l’écoutez un peu mieux, vous verrez qu’il possède bon nombre de richesse que l’on ne découvre pas à la première écoute.
Même si je pense que pour moi cet album n’aura pas une durée de vie énorme, il n’en reste pas moins une excellente surprise que je conseille à ceux qui aimeraient découvrir une alternative à des groupes comme SUM 41 ou BLINK 182. Bon, je donne ces groupes en exemple, mais ZEBRAHEAD navigue vraiment dans un univers qui n’est pas le même… très loin au dessus.