A l’approche de la sortie d’un nouveau film narrant la trépidante vie de super-méga-héros de Bruce Wayne alias Batman, le rapprochement entre un disque mi-figue, mi-raisin et un de ses plus dangereux ennemi, Double-Face est tentant. C’est pourquoi je saute à pieds joints dans le plat à gratin, tant le contraste entre le début et la fin du nouveau LACRIMAS PROFUNDERE est saisissant. Saisissant mais pas étonnant car la carrière des allemands est, elle aussi, à double tranchant. Exit le Gothic/Doom Metal oppressant, place désormais à un Gothic Rock frais et plus à même de rapporter des fans. Une formule que se plaît à appliquer la cohorte. Et Songs For The Last View ne déroge pas à la règle.
Me concernant, LACRIMAS PROFUNDERE demeure une inconnue qui n’a jamais fait tilt dans ma perception du Metal gothique. C’est peut-être car je n’ai jamais suivi cette horde à la loupe que j’ai été très agréablement surpris par la cadence imposée dès « A Pearl » qui, comme son nom l’indique de manière plus ou moins voulue, est la meilleure des tracks que comporte ce CD. En effet, derrière un rythme intensif se dissimule un refrain entêtant et entraînant. La voix de Rob Vitacca est grave au possible fournissant un relief non-négligeable à l’ensemble. Une vraie bonne surprise ! A l’arrivée de titres aussi massifs que « The Shadow I Once Kissed » et son leitmotiv au piano ou « Veins » et son avant-propos « aux bons souvenirs du Death mélodique », l’idée d’attribuer une mention à cette production de Napalm Records ne fait qu’un tour. Et comme si ça ne suffisait pas déjà à faire mon bonheur, les teutons incorporent au milieu de tout ça, une magnifique ballade, « And God’s Ocean ». Et là… c’est le drame. Songs For The Last View tombe dans le côté obscur de la fadeur. Les chansons se suivent sans cohérence, dans une ambiance de Rock à gothopouf’ de seconde zone, principalement composé de pistes d’enterrement pour suicidaire dépressif (« A Dead Man », « Sacrificial Lamb » et « While »). Laissons à FREDERIC CHOPIN le soin de composer des marches funèbres. Et les quelques passages plus hardos n’y changeront rien. A pleurer ! Entre ça, des appellations de remplissage comme « Suicide Sun » ou « Lullaby For A Weeping Girl ». Si ça bouge un peu plus, ça n’a strictement aucun intérêt sur le plan musical, si ce n’est d’allonger la durée du full-lenght de sept tours de trotteuse.
En définitive, le rapprochement fait au début de cette chronique semble être un bien malheureux hasard. J’aurais préféré ne pas le faire mais hélas, cette galette est bien trop saisie de contrastes pour que la comparaison ne s’impose pas en évidence.