THE OLD DEAD TREE (FRA) - Manuel Munoz (Oct-2007)
Formé en 1997, THE OLD DEAD TREE est un cas à part sur la scène française. Se souciant peu des modes, ils continuent leur petit bonhomme de chemin, et leur nom commence à animer les conversations dans les milieux autorisés. Malgré les coups du sort, Manuel et sa bande affinent leur musique d’album en album, avec des mélodies très fines accompagnant des textes résolument personnels. Mais je laisse la parole au principal intéressé...
Line-up : Manuel Munoz (Chant, Guitare), Gilles Moinet (Guitare), Vincent Danhier (Basse), Foued Moukid (Batterie)
Dicographie : The Blossom (MCD - 1999), The Nameless Disease (Album - 2003), The Perpetual Motion (Album - 2005), The Water Fields (Album - 2007)
M-I Interviews du groupe : Manuel Munoz (Juin-2003), Manuel Munoz (Oct-2007)
Metal-Impact. Votre troisième album, « The Water Fields » vient juste de sortir, peut tu nous en expliquer la genèse ?
Manuel Munoz. La composition de l’album a débuté très vite après l’enregistrement de son prédécesseur mais a été longuement interrompue par les nombreuses dates de concert qui ont suivit.. Nous avons en effet beaucoup tourné en 2005-2006 et cette activité intense accompagnée de l’annonce de la naissance prochaine de son enfant a eu raison de l’implication de Nicolas Chevrollier au sein du groupe. Peu après son départ nous avons fait passer des auditions à de nombreux guitaristes et avons rencontré Gilles Moinet qui est, aujourd’hui, pleinement intégré à THE OLD DEAD TREE. La composition a repris dans une atmosphère quelque peu chaotique. Deux des membres du groupe ont été père et nous avons dû changer de management durant cette période. La composition de The Water Fields n’aura au final pas été un moment agréable et cette tension se ressent dans les morceaux qui sont plus sombres que tout ce que nous avons pu faire auparavant.
MI. TODT a-t-il trouvé l’équilibre grâce à cet album ?
Manuel. Je ne le souhaite pas. Cela voudrait dire qu’il ne serait pas utile de chercher à faire mieux. Nous sommes très perfectionnistes et l’ambition de se dépasser à chaque album reste un moteur essentiel pour nous.
MI. Les paroles sont créditées au groupe cette fois ci, souci d’équité ou vrai travail d’équipe ?
Manuel. J’ai, en fait, écrit les paroles seul. La musique est, elle, effectivement créditée au nom du groupe car chacun a apporté sa pierre à l’édifice. Ce sont les guitaristes qui ont composé la trame générale des morceaux mais le travail de la section rythmique a énormément apporté au résultat final.
MI. La forme de concept album était elle voulue dès le départ ou bien s’est elle affirmée avec la progression du travail accompli ?
Manuel. Elle s’est imposée assez rapidement, mais pas immédiatement. Le concept général de l’album tourne autour du déni, de la fuite face aux problèmes que nous sommes tous amenés à rencontrer tôt ou tard dans notre vie. J’ai toujours écrit des textes aussi personnels qu’égoïstes mais pour cet album, je voulais livrer moins de moi même et me concentrer sur la vie d’autres personnes, réelles ou inventées. Le fait est que, une fois l’enregistrement terminé et la pression retombée, je me suis aperçu que j’avais traversé la plupart des sentiments évoqué dans les paroles de l’album au cours de sa conception. Il faut croire que je ne peux échapper à mes travers...
MI. Le départ de Nicolas, une nouvelle épreuve, à t’il renforcé le groupe dans son désir d’aller de l’avant, et comment l’avez-vous géré, humainement et musicalement ?
Manuel. Nicolas était un membre fondateur de THE OLD DEAD TREE en plus d’en être l’un des compositeurs principaux. Son départ a évidemment été un coup dur. Cependant sa motivation n’était plus la même et cela pesait parfois au sein du groupe. Quand il a appris qu’il allait être père il a été vite évident qu’il n’aurait pas l’énergie nécessaire pour mener ces deux styles de vie opposés de front. Nous sommes quoi qu’il en soit toujours en très bons termes et nous avons continué à travailler ensemble après son départ… L’arrivée de Gilles a beaucoup aidé le groupe. Nous étions fatigués par la tournée qui venait de s’achever, nous devions composer un album qui soit au moins aussi bon que son prédécesseur et nous avions perdu Nicolas. Gilles a apporté du sang neuf et une fraîcheur qui ont donné un second souffle au groupe. Son dynamisme et ses idées ont grandement influencé l’orientation de musicale de The Water Fields.
MI. Après trois albums, comment jugez vous votre signature sur Season Of Mist ?
Manuel. Season Of Mist nous a énormément apporté en nous signant dès notre premier album et en nous permettant de devenir un groupe établit au niveau européen. De part la taille du label, nous avons la chance de bénéficier d’une structure qui garde un visage humain tout en se donnant les moyens de sa politique en France comme à l’étranger.
MI. Es tu d’accord pour dire qu’on retrouve quelques influences de MUSE sur ce nouvel album, notamment dans l’utilisation des arpèges et de la voix ?
Manuel. Je suis un grand fan de MUSE donc je ne nierai pas. Le mélange de pop au Metal est une des spécificités qui font notre identité. Matthew Bellamy est un chanteur et un compositeur exceptionnel. Lorsque l’on compare certaines de mes lignes de chant aux siennes, je suis très honoré. Cependant il serait réducteur de réduire notre musique à cette seule et unique influence...
MI. Où se situent tes propres « Water Fields » ?
Manuel. Disons que la musique que je joue m’aide énormément lorsque le quotidien pèse trop. Avoir une passion est toujours symptomatique d’une envie de fuite. Considérons cela comme une soupape de sécurité nécessaire au bien être de chacun. Ceux qui n’en n’ont pas se réfugient souvent dans la passivité. Je préfère pour ma part avoir une activité créative.
MI. La mélancolie est elle pour toi la concrétisation ultime de la tristesse ?
Manuel. À mon sens, la mélancolie n’est qu’une résilience de la véritable tristesse. C’est une douleur sourde mais supportable qui reste sur la durée.
MI. Quels sont les projets de tournée de TODT dans un proche futur ?
Manuel. Nous allons entamer une tournée de 23 dates qui passera par la France bien sûr, mais aussi par le Portugal, l’Allemagne, La Hollande, la Suisse et la Belgique. Nous avons vraiment hâte de partir sur la route, cela fait plus d’un an que nous n’avons pas donné de concert et cela nous manque énormément.
MI. Quelle est selon toi, la chanson, ou l’album qui symboliserait le mieux l’état du monde actuel ?
Manuel. Disons que Chaos AD de SEPULTURA me semble être un choix cohérent.
MI. Quelque chose à rajouter, ou bien un petit mot pour les lecteurs de Metal-Impact ?
Manuel. Nous nous sommes donné énormément de mal pour composer cet album qui fourmille plus que jamais d’ambiances et de détails. Nous sommes vraiment fiers du résultat final et j’espère que vous prendrez autant de plaisir que nous à l ‘écouter. A bientôt sur la route.
Ajouté : Vendredi 02 Novembre 2007 Intervieweur : Mortne2001 Lien en relation: The Old Dead Tree Website Hits: 23575
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