"Pour toujours dans la terreur". En voilà un nom bien effrayant pour les pauvres petits humanoïdes que nous sommes. La situation est d'autant plus comique que ce sombre présage est annoncé par une bande de blancs-becs sortis d'on-ne-sait où dans l'Ohio avec 19 ans de moyenne d'âge. Pas que j'ai un problème avec ça mais j'avoue que rares sont les SONIC SYNDICATE, prophètes en leur pays, surtout aux Etats-Unis. Le scepticisme s'invite donc dans la ronde et ce n'est pas la signature sur Metal Blade et la cover d'un niveau graphique plus que correct qui viendront chasser ce nouveau convive.
Bercés depuis leur plus tendre enfance (une époque pas très lointaine d'ailleurs) par les émules provoquées en Suède et du côté de la Bay Area de San Francisco, les gars de FOREVER IN TERROR ne pourront pas arguer d'avoir été sevrés de bon Metal qui tâche et par conséquent d'inspiration. C'est hélas l'impression que laisse le début de la galette. Incisif voir agressif, relativement technique même mais terriblement brouillon. Le premier rayon de soleil à transpercer l'épais et opaque brouillard intervient sur la quatrième et plus courte piste de l'album, "The Chosen One", quand ce diable de chant metalcorâtre laisse place à des vocaux clairs en totale harmonie avec l'ambiance planante du morceau. Une véritable bouffée d'oxygène qui aurait pu mais surtout dû venir un titre plus tôt, si le binôme vocal Chris Bianchi (FOREVER IN TERROR) / Mark Hunter (CHIMAIRA) avais été bien mieux exploité. Le salut de cet album vient en partie de cette quatrième piste. Il partage l'affiche avec le bon niveau technique retrouvé tout au long du scud où solos travaillés fréquentent brillamment un jeu de batterie impeccable. Dommage que la voix mise au premier plan ne viennent à chaque fois tout saloper rendant insupportable bon nombre de chansons. Autre point noir au tableau, la durée des pistes. 54 minutes pour 10 rengaines, dont une ultime de 8 tours de trotteuse, c'est franchement exagéré pour du Metalcore, aussi mélodique soit-il.
Un petit wergeld en guise de dédommagement ne serait ici pas de trop. Mais sûr que quand on est aussi jeunes, c'est une idée qui ne vous traverse pas l'esprit. Alors c'est bien beau de montrer que "nous aussi, on en a dans le pantalon". Encore faut-il l'exprimer avec ruse et intelligence. Ce que FOREVER IN TERROR n'a pas (encore) su faire malgré ses indéniables capacités. Mais je ne doute pas de ça. Car de cette joyeuse troupe, on en entendra forcément reparler.