DIVINEFIRE (se) - Farewell (2008)
Label : Rivel Records
Sortie du Scud : 20 Juin 2008
Pays : Suède
Genre : Power Metal chrétien
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 43 Mins
Je n'ai pas mis longtemps à comprendre où DIVINEFIRE voulait en venir. La présence de musiciens aux motivations atypiques dans le milieu Metal m'avait déjà mis la puce à l'oreille. La plupart d'entre eux joue d'ailleurs avec l'excellent frontman Rob Rock qui, on le sait, a des convictions religieuses profondes et n'hésite pas à les chanter. Ainsi on retrouve sur ce quatrième album de DIVINEFIRE le bassiste Andreas Olsson et le guitariste soliste Carl Johan Grimmack, mais Christian Liljegren (chant) et Jani Stefanovic (batterie, guitares, claviers) sont les vrais cerveaux du combo suèdois.
Tout ça pour vous dire qu'on a affaire ici à un album de Metal chrétien, dont le "God Bless You All" dans le livret ne laisse planer aucun doute ...
Avant d'écouter un disque comme celui là, et afin de garder une objectivité totale, on essaye de passer outre le discours d'un groupe dont on ne partage pas forcément les idéaux. On se dit même que si on tolère que neuf groupes de Black Metal sur dix ne parlent que du Malin et de l'anti-christianisme, on peut bien admettre que certains louent le "Seigneur tout puissant" dans leur musique. Malgré toutes ces bonnes intentions, certains éléments de ce Farewell me laissent sceptiques. Entre autres, les growls de Hubertus Liljegren constituant l'alternative agressive au chant plus mélodieux de Christian Liljegren, on se prend à soupçonner une mise en scène stéréotypée du combat entre le Bien et le Mal, les growls incarnant le côté "Evil" ...
Ne m'en veuillez de ne pas avoir creusé plus sérieusement le problème ou le concept de l'album, puisque ce type de cliché facile a le don de me mettre sur les nerfs. J'imagine les membres de DIVINEFIRE tombant nez à nez avec ceux de GORGOROTH, et je ne sais pas pourquoi mais c'est à une boucherie que je pense ...
J'ai même noté que DIVINEFIRE avait tendance à répéter les mêmes prières tous les Dimanche, au point de se retrouver avec des titres de chansons ("Unity") quasi identiques à celles des albums précédents ("United As One" sur Hero). Alors vous me allez me rétorquer, et vous aurez raison, que sur chaque album de DARK FUNERAL, il y a des mots clés tels que "Satan", "Evil" et "Antichrist". Alors soit, intéressons nous à la bande-son et rien d'autre ...
Pour faire court, DIVINEFIRE propose un Power Metal mélodique à la MASTERPLAN, avec des touches progressives (largement empruntées à SYMPHONY X et notamment sur les accalmies) et des passages vraiment extrêmes, tant au niveau du rythme que des parties de guitares acérées. Plusieurs fois d'ailleurs, à travers ces incursions infernales, on pense à CHILDREN OF BODOM, la seule différence résidant dans le chant puisque les growls d'Hubertus se substituent à la voix Black d'Alexi Laiho ... Ces références prouvent dans tous les cas que les gars de DIVINEFIRE sont d'excellents musiciens, le soliste Grimmack en tête, qui en fait la démonstration à plusieurs reprises tout au long de Farewell. A noter aussi quelques envolées vocales de Mats Leven (ex-AT VANCE et ancien chanteur de Malmsteen), pour donner un peu plus de pêche à l'ensemble, ce qui révèle aussi le manque de puissance dans la voix de Christian Liljegren. Eh oui, que voulez-vous, je ne suis pas sûr que les Petits Chanteurs à la Croix de Bois soient la meilleure école pour chanter du Heavy Metal, mais bon ...
Côté chansons, on note des moments intéressants, idéalement représentatifs de la mixité musicale dont je vous parlais, comme "You'll Never Walk Away" ou "My Roots Are Strong In You". DIVINEFIRE retombe pourtant bien vite dans ses travers, car dans l'ensemble Farewell ne casse vraiment pas la baraque. Après plusieurs écoutes, je suis au regret de n'avoir rien retenu de vraiment marquant, malgré un savoir faire et un professionnalisme incontestables.
Et avec "Heal Me" ("guéris moi"), l'insupportable atteint son paroxysme. Visez un peu les paroles : "me voilà, laisse moi te montrer le chemin" ..... Oh bordel, si on traduisait tout on se croirait dans un album de chialeuse française (ou américaine si on pense à Mariah Carey) : dans le désordre, ça donne "ton royaume béni", "le Christ incarne l'amour dans sa totale perfection", "tu seras toujours là pour moi", "le Christ a gagné, il a ressuscité pour l'Humanité" (putain il joue l'Euro 2008 aussi Jesus ?!!!), "cher seigneur, guide moi sur le chemin", ...
Moi je veux bien qu'à travers la musique on délivre des messages d'espoir et d'amour, je n'ai rien contre ça. Au contraire. Mais pour chanter Dieu, il y a les églises, les cours de catéchisme, la messe, le gospel et même Ophélie Winter avec son "Dieu m’a donné la foi" (et une grosse paire de nichons). Alors laissez le Heavy Metal en dehors de ça…
Ajouté : Jeudi 12 Juin 2008 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Divinefire Website Hits: 10583
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