BLEED SOMEONE DRY est ce qu’on peut appeler une formation juvénile qui n’a pas perdu son temps. Formé en Toscane en 2006, le groupe italien décroche un contrat dans la foulée avec UK Division Records et sort moins d’un an plus tard son premier jet, The World Is Falling In Tragedy. Alors que peut-on penser d’une entrée en matière aussi brutale d’un groupe à priori inexpérimenté ?
Le début de ce scud m’a profondément étonné. Mais pas en bien. En effet, il n’y a strictement aucune cohésion dans les titres. C’est du Metalcore bourrin, ça fait "boum-boum" très vite, ça gueule comme un putois et rien ne laisse imaginer que les mecs se sont connus avant l’enregistrement. Déstabilisant. De plus, les gratteux nous gratifient de solos directement sortis du jeu vidéo Tortues Ninja. On espère alors que la suite sera une montée en puissance. Ce sera plutôt une descente aux enfers. Les chansons sont dépourvues de schémas, les rythmes sont bouleversés à tout bout de champ et qu’est ce qu’on se fait chier ! Côté paroles, on est violemment poussés dans un anticapitalisme américain. D’ailleurs, si une pulpeuse candidate à l’élection de miss potiche est en panne d’inspiration, elle pourra toujours puiser dans les richesses de ce The World Is Falling In Tragedy. Car oui, les italiens font ici étalage de tous leurs talents poétiques à grands coups de "jeter des bombes sur les irakiens, c’est très mal" et de "la guerre, c’est vilain pas beau, ça tue des enfants et des animaux". Ok, je caricature mais on n’est pas loin de ça. Chaque titre se veut être un appel du pied pour dénoncer un monde pourri, mais on dirait plutôt un bon coup de rangers mal placé dans le tibia. Constatez par vous même: « Fight To Survive », « The Fucking Big Brother », « Triangle Of Death », « Blood On Nations », « Nobody’s Slave ». Je ne critique pas ce genre d’initiatives, mais force est de constater que ça en devient lassant d’entendre toujours la même rengaine, d’autant que d’autres l’ont fait avant eux et avec beaucoup plus de subtilité. Je déteste démolir un jeune groupe comme ça, mais après tout, les mecs de BLOOD SOMEONE DRY n’ont rien fait pour l’éviter. La meilleure blague de l’album demeure quand même le pénultième titre, « Where Is The Man ? ». Quand on entend ce chant clair, on se dit que même Pierre Palmade serait passé pour un contre-ténor de génie à côté de ça. L’expression "foutage de gueule" vient alors assez vite à l’esprit.
Je suis désolé les gars, mais je n’ai absolument pas adhéré à votre boulot. J’ai néanmoins gardé la volonté de ne pas être trop salaud pour votre premier jet (d’autres l’aurait immolé) mais c’est sûr qu’avec des albums comme ça, the world is falling in tragedy.