SILENCER (se) - Death - Pierce Me (2001)
Label : Prophecy Productions
Sortie du Scud : 30 octobre 2001
Pays : Suède
Genre : Black Metal dépressif
Type : Album
Playtime : 6 Titres - 49 Mins
S’il n’en restait qu’un ? Un album. Le chef-d’œuvre ultime. La création divine. L’opus parfait. Je ne parle pas de Black Metal pur, tant les enregistrements inattaquables sont nombreux en ce domaine. Je parle de Black Metal à caractère dépressif. Cette musique qui, en quelques secondes, vous ferait passer d’une sordide pensée à un acte de délivrance. Et puis je suis tombé sur SILENCER. Brève historique. Suède, 1995, une démo, un album, un chanteur interné. Fin de l’histoire. Parmi ce champ lexical du groupe figure le mot "album". Death – Pierce Me, c’est son nom. Et derrière un visuel intriguant (un homme en présence de son Doppelgänger) se cache un disque en forme de plongeon dans l’inconnu.
L’opus démarre calmement, un duo guitare/batterie aux accents Doom se fait entendre. L’atmosphère est relaxante. Plus pour longtemps. Nous sommes à la 106ème seconde d’écoute quand l’ambiance bascule brutalement. Un hurlement d’effroi vient briser le doucereux climat qui m’entourait. Un cri sorti des entrailles de l’enfer personnifié : le chanteur Nattramn. Les guitares deviennent subitement saturées à l’extrême, la batterie s’envole dans de longues épopées sonores. On bascule dans la démence. Ce premier titre de plus de 10 minutes est perturbant sur tous les fronts car jamais une telle expression vocale n’est encore parvenue à m’émouvoir. Puisqu’il faut bien un début à tout, c’est avec un intéressement non-feint que je poursuis l’aventure. J’apprends alors que Leere, le gratteux, à côtoyé SHINING et que Steve Wolz n’est autre que le batteur de BETHLEHEM. Ce line-up semble être taillé pour figurer comme dream-team du Black dépressif. Le full-lenght poursuit son cours avec « Sterile Nails And Thunderbowels », magnifiquement illustré en vidéo sur la Toile par des extraits du film américain « Begotten ». Un long-métrage expérimental poisseux et arrogant sorti en 1991 qui vous fait vite oublier votre statut d’Homme. La courte intro de « Taklamakan » est du plus bel effet. Aux accents Pop, on s’attend alors à un break rythmique. Que nenni ! Ce titre regorge de richesses encore inexploitées. Le malaise est poussé à son paroxysme. Cette voix d’aliéné vous pousse à une entorse au cerveau en cherchant le pourquoi du comment. Si les pistes 4 et 5 ne présentent que peu d’intérêt à être détaillées en long et en large, il n’en est rien de « Feeble Are You - Sons Of Sion ». Cette outro conçue au piano semble faite pour faire réfléchir l’auditeur. Pourquoi un tel malaise ? Que cherchait-t-il à exprimer ? On ne le saura jamais, Nattramn ayant mis fin à son projet dès son entrée en asile psychiatrique. Avant il aura pris soin de laisser derrière lui un chef-d’œuvre absolu qui décroche mes premiers lauriers.
Et s’il n’en restait qu’un, ce serait sûrement celui-là.
Ajouté : Samedi 07 Juin 2008 Chroniqueur : Stef. Score : Hits: 13943
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