Il paraît que certains membres de FACESHIFT faisaient partie d’un groupe de Death, ETERNAL OATH. Il paraît… parce que si je ne l’avais pas lu, je n’aurai jamais pu croire en leur passé. Donc, je le dis tout de suite, ne cherchez pas du Death dans Reconcile, il n’y en a pas un pet de cacahuète. Par contre, FACESHIFT se vend comme un groupe Gothique. J’ai eu beau chercher, je n’ai pas trouvé le côté Goth non plus. Ce n’est pas parce qu’un groupe chante en clair avec des synthés derrière et de belles mélodies que c’est forcément du Goth !
En tous cas, FACESHIFT a toutes les cartes en main pour atteindre un grand nombre de personnes, dont les plus brutaux et primaires des métalleux ne feront pas partie. Ils ont même la capacité d’allé chercher leurs futurs fans parmi des personnes qui n’écoutent habituellement pas ce style de musique. En effet, les guitares sont bien présentes mais produites de telle sorte qu’elles ne sont jamais vraiment agressives. Elles taquinent l’oreille, tout au plus. Les synthés ou le piano atténuent aussi l’agressivité qui aurait pu ressortie de la musique, mais de manière plutôt agréable (« The Dark Domain »). Et puis il y a cette voix. Timo Hovinen officie ici dans un registre vraiment très mélodique, très rarement poussé vers quelque chose de râpeux. Et sa voix sonne foutrement bien. Elle enchaine les mélodies accrocheuses sans jamais nous laisser le temps de comprendre qu’elles sont maintenant insérées dans notre cerveau.
Il est évident que le public visé avec FACESHIFT est assez large et que le groupe ne retrouvera certainement pas les fans que les groupes dont les membres sont issus connaissaient. Pour autant, on ne peut pas rejeter le groupe pour cela. Des morceaux comme « Reality/Fatality » ou encore « Reconcile » sont de bons morceaux, entrainants à souhait et qui auront le mérite d’élargir le paysage musical de ceux qu’ils iront tirer légèrement vers le Metal. Il y a bien quelques cous de mou durant l’album (« Self Appointed Victim »), mais dans l’ensemble il s’écoute bien. Il fait l’effet d’un album de [SOON] qui ne serait pas complètement tombé à côté.
Bref, il fait passer un bon moment, même si sa durée de vie ne sera peut-être pas étalée sur des années.