The Craft of Contradiction est le second opus d’ESTUARY, combos américain évoluant dans un registre Thrash technique et mélodique, avec quelques assimilations au Death. Voici quelques petites choses qu’il faut savoir sur le groupe avant de pencher sur le disque : ESTUARY a reçu le renfort de Jack Owen (DEICIDE, CANNIBAL CORPSE) en tant que second guitariste pour leur tournée européenne, et le combo a comme particularité d’avoir Zdenka Prado au chant, même si ce nom ne vous dit rien, il s’agit là d’une chanteuse dont la plastique n’a rien à voir avec celle d’Angela Gossow (ARCH ENEMY) mais son organe vocal n’a rien à lui envier !
The Craft of Contradiction est basé autour d’un concept de science fiction sur l’histoire de l’humanité et d’intelligence extra terrestre qui domine la terre… bref conceptuellement c’est recherché même si personnellement, ce genre de sujet ne me passionne pas. En ce qui concerne la musique, j’ai tout d’abord été surpris par le début de l’album : « Enduring The Illusion » comme titre d’introduction de l’album est une véritable réussite : ce morceau est un instrumental de plus d’une minute trente qui nous mets tout de suite dans l’ambiance. Ash Thomas, le guitariste du groupe est tout de suite impressionnant de par la qualité de son jeu et par ses solos tranchants. « Creation Damnation » est dans la même veine : le titre est partagé entre des riffs Death/Thrash et des parties très mélodiques. Pourtant cela s’arrête là : par la suite la mayonnaise ne prend pas et The Craft of Contradiction devient au final décevant.
Pourtant les qualités sont bien là, la technique est irréprochable (parfois un peu trop démonstratif), mais les titres s’enchainent comme les jours d’hiver en Sibérie : de manière froide et sans saveur. « Cleansed of All Wisdom » situé dans la seconde partie de l’opus arrive à sortir l’album de sa torpeur, mais que de façon éphémère. En plus du jeu de guitare de Ash Thomas, Zdenka Pardo aurait pu apporter une attraction positive mais ses lignes de chant trop monocorde finissent par tomber dans un flou renforcé par une production faiblarde.
Au final, The Craft of Contradiction porte bien son nom, car ESTUARY a pondu un album contradictoire, en demi-teinte, pas foncièrement mauvais mais un peu décevant, pourtant il avait si bien commencé…