Il est toujours difficile de chroniquer un album dont la préparation a pris des années à son auteur. Surtout lorsque la dite œuvre est plutôt complexe, et prend la forme d’un concept album assez touffu. Et pour reprendre les dires de mon collègue de Thrashocore, pénétrer un concept album sans en avoir les lyrics tient de la gageure, et gâche une partie du plaisir.
Groupe dans la lignée de BATHORY, puisque constitué d’un membre unique, Marcus H Madigan, ELVIRA MADIGAN nous a déjà livré quatre albums, toujours soignés, avec des covers fantastiques de Luis Royo et ses créatures sublimes.
Marcus, le multi-instrumentiste nous narre ici une histoire qui doit sans doute être captivante, mais qu’on ne peut qu’imaginer, puisque la compréhension est totalement impossible, tant sa voix porcine à la Dani FILTH vomit des paroles indéchiffrables.
Le parallèle avec Dani n’est d’ailleurs pas anodin, puisqu’on retrouve de nombreuses similitudes avec la musique de CRADLE, dont les fameux arrangements de claviers pompeux, et les fréquentes cassures de rythme.
N’étant pas à la base un grand fan du FILTH, je dois avouer que les petites touches à la EMPEROR/DIMMU ont réussi à maintenir mon attention, mais la linéarité de l’album et de ses ambiances n’a pas réussi à remporter mon adhésion.
Le son y étant pour beaucoup, la batterie électronique est quasi insupportable, le mixage approximatif, et les graves beaucoup trop en avant. La guitare sonne comme elle a été enregistrée, en direct, et si Devin TOWNSEND réussit des merveilles avec ce genre de technique All-at-home, on ne peut pas en dire autant de Marcus.
Il devient alors évident que ce décalage entre le produit fini et l’intention de départ dessert gravement ce Black symphonique, qui aurait vraiment mérité un traitement à la hauteur de ses ambitions.
Mais je ne peux me résoudre à descendre Regent Sie, qui recèle en son sein de très bons moments, et pour peu que vous achetiez l’album avec tout son artwork, je suis sur qu’en vous allongeant avec les paroles, vous arriverez sans peine à vous laisser envahir.
Mais par pitié Marcus, la prochaine fois, travaille le son !!!