Quand on sort un nouvel album, on a deux manières de présenter les choses. Soit on commence avec des manières doucereuses, histoire de ne pas trop brutaliser et de faire connaissance sur un mode convivial et civilisé ; pas forcément faux cul mais avec quand l’idée sous jacente de ne pas faire fuir le passant qui passe tout de suite. Sinon, l’autre méthode, c’est je t’éclate la tronche à coups de pelle et on voit ensuite et s’il te reste assez de dents pour parler. MISERY SPEAKS ont décidé, avec Catalogue Of Carnage, leur deuxième album, d’opter pour la solution numéro 2. C’est ainsi que « The Scavenger », titre dévastateur s’il en est, débute sur un blast beat furieux et sans concession. Les choses se calment un peu par la suite, parce que MISERY SPEAKS officie avant tout dans un Death Mélodique donc… avec mélodique ! Et des mélodies, on va en entendre en veux-tu en voilà. Des pas mal, des moins bien, mais toujours des pas si inventives et surtout déjà entendues un peu partout. Pourtant, des morceaux comme « To My Enemies », « Catalogue Of Carnage » ou encore « Fall Of Envy » sont plutôt bons, mais on a l’impression de rentrer dans quelque chose de très conventionnel et moult fois visité.
Attention, Catalogue Of Carnage s’écoute avec plaisir, mais lasse sur la longueur. On aurait pu attendre un peu plus d’âme et de personnalité de la part du groupe. Pourtant, quelques incursions Thrash dans leur Death ou quelques phrasés Metalcore donnent une dimension moins monolithique, mais cela ne suffit pas. Et puis, le chant de Claus Ulka n’est pas assez aéré. Tout en grognements sans subtilité n’était pas le meilleur choix pour cet album. On notera aussi des étrangetés au niveau de la batterie de Janosch Rathmer. Il est bon, le garçon, mais on retrouve des blancs minuscules un peu partout quand il passe d’un plan à un autre. Du coup, les enchainements font bizarres, limite laborieux par moment.
Je suis certain que MISERY SPEAKS arrivera avec cet album à trouver son public. Mais il faudra franchir une étape supplémentaire pour réussir à rameuter ceux qui ont déjà de solides bases dans ce style musical.