HARLOTS est un cas d’école. Si, n’ayons pas peur des mots, il se prête à l’analyse comme les théorèmes de Thalès et autres figures grammaticales complexes.
Si vous faîtes partie du corps enseignant, disons de collège ou de lycée, vous avez sans doute été confronté au dilemme délicat de la double notation. Lorsque l’on se retrouve face à une copie, dont on ne sait si on doit la noter avec indulgence face au potentiel certain quelle dégage, ou bien la saquer sauvagement pour ses lacunes indéniables.
Betrayer est une copie. Voyons le en tant que tel.
Si on est parfois agréablement surpris par l’inventivité ou la recherche de climats, développés sur des tempos lourds au service de compos à rebondissements (« Dried Up Goliathan », « Suicide Medley »), on se trouve aussi affligés par le Death atmosphérique, fortement teinté de OPETH bas de gamme pratiqué sur un certains nombre de titres.
L’écriture est tantôt simpliste, voire bâclée, pour tout à coup devenir créative, appliquée mais volontaire, ce qui fait qu’on se retrouve, passez moi l’expression, le cul entre deux chaises tant on sent que HARLOTS pourrait accoucher d’une dissertation majeure si l’envie lui en prenait !
Malheureusement, même si l’ennui reste modéré, on ne peut crier au génie, alors on cryogénise en attendant que le temps fasse son office. De relents grognards éculés en modulations modérées, on ne peut guère faire se lever la foule, si ce n’est pour se rincer la goule.
Elève HARLOTS, veuillez revoir votre copie, et la prochaine fois, privilégiez le fond à la forme sur l’ensemble. Vous y gagnerez en cohésion !