Pour tout ceux qui ne le savent pas encore aujourd’hui, ATREYU est une jeune formation musicale exécutant un mixe d’Emocore et de Metalcore, natifs de la célèbre ville californienne Orange County. Le quintet ouest américain est bâti autour de Brandon Saller (batterie et chant), de la paire de guitaristes Dan Jacobs et Travis Miguel, de Marc McKnight (basse) et enfin de Alex Varkatzas (chant). Auteurs de trois opus qui en font l’un des groupes les plus respectés de la scène Metalcore à tendance Screamo, leur quatrième album en date Lead Sails Paper Anchor, enclenche une nouvelle étape pour ATREYU. Signé en plus chez le label Roadrunner Records, ATREYU n’en finit plus d’amorcer les changements et les virages musicaux.
Et oui, pour une fois, cela change et cela ne ressemble pas vraiment à tous ces combos communs de Metalcore qui font tous les mêmes albums. Ici, le quintet réussit à se réinventer et à toucher du bout des doigts ce qu’on appelle la créativité et l’originalité. Plus inspirés que leurs congénères, ATREYU insère en plus des samples Electro et des instruments pas vraiment fait pour le Metalcore comme des cuivres ou des claviers, le tout étoffant leurs compostions et enrichissant leurs arrangements. Avec ce désir ardent d’évoluer et de pousser leur concept toujours plus loin, ATREYU orchestre là un album ultra mélodique et chantant tout en se sublimant, ce qui est trop rare dans le style pour être signalé. Le son massif et puissant fait en sorte de mettre en avant leurs nouvelles propensions aux arrangements à cordes alors que la doublette de guitaristes se donnent à chœur joie de cracher leurs cavalcades de riffs typés années 80 comme par exemple sur «When Two Are One».
Le duo y est d’ailleurs pour beaucoup pour ce qui est de construire des riffs entraînants comme sur le très bon morceau «Blow», captivant et au refrain pour une fois marquant et dansant. Dans le registre de ce que savent faire les californiens, «Doomsday» se présente comme un morceau basique mais plutôt rentre dedans et efficace tout comme sa congénère «Honor» à la rythmique groovy. De plus ATREYU, sait varier les tempi et signer des titres un peu plus dans la mouvance Punk comme «Falling Down» ou un morceau plus Folk désertique s’intitulant «Lead Sails (and a paper anchor). En revanche, on notera la présence presque évidente de titres faiblards et quelques peu insipides tels que «Lose It» et «No One Cares» qui constituent quant à eux le ventre mou de l’album.
Il s’agit certainement de l’album le plus mélodique et le plus hardi de leur jeune carrière. Si cela n’a rien d’exceptionnel, faut pas non plus s’enflammer, ATREYU a au moins le cran de faire des choses différentes, ce qui est déjà un grand pas vers le respect.
Que l’on aime ou pas le groupe, on ne peut que saluer leur démarche d’évolution et de progression. A conseiller aux inconditionnels du groupe et du genre qui devraient largement trouver leur compte. Et sûrement plus, à n’en pas douter.