Une démo trois titres. Encore une fois, comment juger de la qualité d'un groupe à l'aune de si peu ? Oui, mais sauf que là, ces trois morceaux mis bout à bout dépassent la demi-heure, Doom oblige. Ce qui surprend chez GRAVEYARD DIRT, c'est sa capacité à produire un Doom qui ne soit pas pesant mais presque aérien, la poussière de cimetière remplaçant ici la poussière d'étoile. La batterie se fait par moments délicate, la guitare acoustique et le chant murmure… Certes, le tout reste mélancolique, mais à aucun moment dépressif ; de même, le Doom des Irlandais apparaît nettement plus évolutif que cyclique. Ainsi, sur « Rise… Fallen Skies », il y a une cassure nette au bout de sept minutes où le chant puissant, sans être Death, de Paul Leyden cède le devant de la scène aux guitares, volontiers Heavy Dark. « A Tearless Lament », plus dense, plus musical, cite allégrement PARADISE LOST dans sa première partie avant qu’une nouvelle fois, les guitares ne prennent leur envolée et ne soufflent sur vous des mélodies apaisantes. De par son piano, « Gathering Storm » s’annonce la plus mélancolique des trois compos de Shadow Of Old Gods mais Paul Leyden, par ses intonations, nous transmet son refus de toute fatalité et la tempête a beau grondé à l’horizon, nous sommes prêts à l’affronter. D’autant qu’après l’orage vient l’éclaircie du renouveau… La poussière de cimetière est utilisée dans des certains rituels de magie noire, mais il s’avère que ce GRAVEYARD DIRT-ci a plutôt des vertus bénéfiques et curatives.