MARTRIDEN joue du Black Death Symphonique et pourtant le groupe est bel et bien américain. Deux qualités qui leur ont permis d'ouvrir pour EMPEROR sur leur tournée aux Etats-Unis… excusez du peu. La production de Dave Otero (CEPHALIC CARNAGE) confère une puissance indéniable à ce premier album, mais cette production n'est pas nécessairement celle qui sied le mieux à ce style musical : à être trop massive, elle n'est pas assez subtile, les claviers, malgré leur importance dans la création des ambiances (« The Enigma Of Fate »), se trouvant ainsi écrasés par une batterie aux accents synthétiques. Il n'empêche que MARTRIDEN maîtrise son sujet. Certes, la formation est jeune et celle-ci se laisse parfois aller à quelques facilités, avec des titres moins inspirés que d'autres et des plans qui lorgnent parfois un peu trop vers un Death Mélo classique - mais cela arrive même aux aînés de la scène. En outre, les frères Howard savent construire une musique qui, à travers ses riffs, s'éloignent du Black pour se rapprocher d'un Heavy Death particulièrement groovy, et ce sans craindre de poser ici ou là quelques solos (« The Calling », « Ascension Part I ») et pourquoi pas des instrumentales (« Ascension Part II », « Immaculate Perception »). Plutôt qu’OPETH et EMPEROR, influences revendiquées par le groupe, je citerais dès lors plus volontiers HYPOCRISY ou encore GLOOMY GRIM (impression renforcée par les sonorités synthétiques évoquées plus haut). Preuve en est, s’il en fallait, que l’abus de mal bouffe américaine ne ramollit pas forcément le cerveau, bien au contraire.