COMITY (FRA) - François (Fév-2007)
Il existe bien des façons d’appréhender la musique. Soit en la considérant comme une science exacte répondant à des codes très structurés, soit justement en brisant ces codes pour obtenir au final une nouvelle approche qui, si elle n’est pas universelle, saura satisfaire les auditeurs les plus exigeants en matière d’innovation. COMITY a choisi cette deuxième option. Comme VOIVOD avant eux, ou encore DILLINGER ESCAPE PLAN, ou FANTOMAS. Ce chemin est tortueux, mais François nous explique justement pourquoi il l’a choisi…
Line-up : Thomas (Chant), François (Guitare), Ben (Basse), Guillaume (Batterie), Yann (Guitare)
Discographie : Deus Ex Machina As A Forgotten Genius (Album - 2003), …As Everything Is Tragedy (Album - 2006)
Metal-Impact. Bonjour, pourriez-vous brosser tout d’abord un rapide portrait du groupe, ses membres, son historique ?
François. Bonjour, le groupe a été fondé il y a une dizaine d’années par Thomas et moi. Peu de temps après Guillaume nous a rejoint à la batterie, deux ans plus tard Yann a remplacé Mathieu à la guitare et deux ans après Alex a remplacé le « 2eme » Guillaume à la basse pour ensuite laisser place a Ben qui à enregistré notre dernier album et qui joue maintenant avec nous depuis deux ans.
Nous avons sorti une première démo qui était édité à peu d’exemplaires, puis un split avec le groupe XII. Notre partie s’appelait « The catharsis syntax project ». En 2003 sortie de notre premier album « The deus ex machina as a forgotten genius », suivit un an et demi après par « The Andy Warhol Sucks EP » qui malheureusement n’est pas sorti en France mais aux USA seulement, à cause du manque de professionnalisme du label américain United Edge Records.
Et nous revoilà en juin 2006 pour la sortie du deuxième album « … As Everything Is A Tragedy ».
MI. Nous allons parler maintenant de votre dernier album, « As Everything Is Tragedy ». Comment en arrive t’on à composer un tel bloc intense, bien que découpé en 99 riffs ?
François. Ca s’est fait très naturellement. A aucun moment nous avons décidé de composer un seul bloc de 55 minutes. A la base, l’album est constitué de quatre chansons, que nous avons en suite décidé d’agencer de telle façon à ce qu’il n’y ai aucune coupure. Par la suite, nous avons placé 99 plages pour que l’auditeur puisse écouter le passage qui lui plaisait sans être obligé d’écouter la demie heure précédente. C’est également pour casser toute forme de format et de concept. Nous préférons que l’auditeur écoute simplement la musique, plutôt qu’il soit influencé par des plages ou des titres. Nous avons décidé de laisser notre musique brut quant à la façon de l’écouter.
MI. Les influences qui viennent à l’oreille en premier lieu sont bien sur DILLINGER ESCAPE PLAN, ou même MAGMA. D’où vient votre inspiration ?
François. Sincèrement nous essayons de ne pas garder les riffs trop « typés ». Mais bien sûr nous faisons un certain style de musique et écoutons des groupes qui forcément nous influencent, j’ai envie de dire inconsciemment. Il est évident que nous ne sommes pas passés à coté de Dillinger. Mais nous écoutons également beaucoup d’autres groupes, et surtout, dans énormément de styles différents, que ça soit de la musique classique, du rock, du hip hop, du jazz ou de la funk… et j’en passe, nous sommes toujours à l’écoute de nouvelles sensations ou d’émotions venues d’autres formations ou styles.
Mais pour nous, la plus grande source d’inspiration est notre vie tout simplement, les bonheurs comme les malheurs. Tout le monde traverse des choses plus ou moins difficiles, certains se défoulent dans un sport ou dans des passions diverses, nous, nous décidons de tout retranscrire en musique. Toutes nos émotions et sentiments sont présents dans notre musique.
MI. Lorsque j’ai écouté votre album, j’ai d’abord entendu de la musique, puis je me suis retrouvé au milieu d’émotions fluctuantes, d’un véritable univers tantôt claustrophobique, tantôt presque paisible. Est-ce un but de votre part de créer un monde sonore plutôt qu’un album classique ?
François. C’est marrant, ça rejoint la réponse précédente, et je te promets que je ne l’avais pas lue avant… Néanmoins, ce que tu me dis me touche parce que pour nous la musique est le moyen de transmettre des émotions à l’auditeur, et comme je t’ai dis précédemment c’est notre vie qui nous influence dans la composition. Donc si tu as ressenti notre musique de cette façon-là, c’est que quelque part nous avons réussi à mettre en musique certaines émotions. La composition pour nous est réellement un exutoire, et en exagérant c’est presque une thérapie.
Pour répondre plus précisément à ta question, nous n’avons pas volontairement composé un « monde sonore », nous avons laissé aller nos idées et émotions tout en étant conscients que nous ne prenions pas le chemin d’une construction « classique » d’album.
MI. Vous avez signé avec le label Candlelight, comment s’est passé cette rencontre ?
François. Nous sommes tout d’abord signés chez « Appease me » puis indirectement par « Candlelight » parce qu’ « Appease me » est une branche de « Candlelight ». Nous avons donc tout d’abord été en contact avec Vince, qui est le fondateur d’ « Appease me » ainsi que du groupe « Blut aus nord ». Le contact est très bien passé, et le boulot d’ « Appease me » est irréprochable. Pour la suite nous avons été en contact avec « Candlelight » qui s’occupe du pressage et de la promo, le contact a également été très bon. Nous avons la chance d’être entourés de professionnels qui connaissent le métier et qui avant tout sont passionnés par la musique et la scène Metal.
MI. Des que votre batteur sera remis vous partirez en tournée, qu’est ce que COMITY live ?
François. Tout à fait, nous avons fait notre premier concert depuis qu’on lui a retiré son plâtre vendredi 23 février au Batofar à paris. Je ne pourrai pas te dire ce qu’ont ressenti les gens dans la salle, mais en attendant je peux te dire qu’on a eu beaucoup de plaisir a être ensemble sur scène, à jouer notre dernier album, et à voir les gens qui se sont bougés pour nous voir et nous supporter.
Pour la tournée qui démarrera le 15 mars 2007 prochain, l’objectif est de prendre notre pied chaque soir, de rencontrer plein de gens et de publics. Donner le meilleur de nous-mêmes.
MI. Pensez vous qu’il existe un marché commercialement viable pour une musique telle que la votre ?
François. Tout dépend de ce que tu entends par « marché commercial ». Si tu entends que les CDS soient distribués partout et qu’il y est une presse underground active, de petits labels qui signent des groupes plus ou moins importants, des concerts plus ou moins importants, alors oui je pense que c’est possible. En revanche, si tu entends que des groupes signent sur des majors et vendent des millions de disques, alors je ne pense pas. Et honnêtement ça n’est pas ce que nous recherchons.
MI. A l’heure ou le cloisonnement des genres est roi dans l’industrie, ne trouvez vous pas que se situer dans un concept inclassable peut être dangereux, ou bien au contraire voyez vous ceci comme l’unique manière de procéder pour garder une certaine liberté de création ?
François. Franchement j’en ai rien à faire du cloisonnement des genres et c’est vraiment le dernier de mes soucis. De toutes façons la liberté de création on la gardera quoi qu’il arrive, nous sortirons la musique qu’on aime aidés par des labels ou alors sortie par notre propre structure. Encore une fois notre objectif est de faire la musique qu’on aime sans se soucier de ce qui se passe autour, être fidèle a nous-mêmes et à ce que l’on veut faire ressentir a l’auditeur, se faire plaisir. Le jour où on aura l’impression d’aller au bureau bosser en allant répéter alors on arrêtera.
MI. Avez-vous déjà des idées de composition pour l’avenir, doit on s’attendre à une grosse surprise, ou un changement dans la continuité ?
François. Nous avons commencé la composition du prochain album, pour l’instant c’est un peu différent, mais je ne peux pas en dire plus car nous n’en sommes qu’au début, différentes choses se mettent en place, plusieurs idées naissent et on essaye de les développer au maximum.
Ca sera a toi de juger lorsque tu l’écouteras.
MI. Quelque chose à rajouter, et peut être avez-vous un petit mot pour les lecteurs de Metal Impact ?
François. D’abord merci à toi de nous avoir donné la parole. J’espère que Metal Impact continuera encore longtemps à s’investir dans la scène.
Puis le petit mot pour vos lecteurs sera simplement que toutes les infos sur les concerts sont sur notre myspace et bientôt sur notre site Internet. Il devrait être en ligne d’ici quelques jours si tout se passe bien.
Ajouté : Lundi 19 Mars 2007 Intervieweur : Mortne2001 Lien en relation: Comity Website Hits: 19892
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