Et si Phil Anselmo avait fait allemand seconde langue, qu’est-ce que ça aurait pu donner ? Des professeurs suicidaires ? Une nouvelle coupe pour le chanteur de TOKYO HOTEL ? Des nageuses est-allemandes sur les pochettes de PANTERA ? Ou peut-être un truc du genre de GRANTIG.
GRANTIG, c’est un groupe qui a su éviter de tomber dans la vague Metalcore teutonne, qui ne roule pas les « r » comme Till Lindemann même s’ils chantent dans leur langue natale et qui a peut-être au moins trois poils sur le menton, contrairement à tous les groupes en vogue actuellement (on peut parler de KILLERPILZE pour ne pas toujours taper sur les mêmes). Mais alors, quoi qu’ils font ? Dés les premières notes, vous ne pourrez pas ignorer la filiation à un vieux PANTERA savamment mélangé avec des groupes comme MACHINE HEAD. Tout est là. C’est du bon gros Thrash puissant. La voix de Jonathan Schmid fait inévitablement penser à celle de Phil Anselmo. Même grain, même rage. Peut-être pas la même maturité, mais, l’âge des Hoden y est pour beaucoup. Sinon, on retrouve aussi le groove des riffs que l’on pouvait trouver chez PANTERA, notamment sur Far Beyond Driven. De petits plus qui donnent une autre dimension aux morceaux qui seraient sinon uniquement brutaux.
Bon, ça ressemble donc beaucoup à PANTERA, tout le monde aura compris. Seulement… ce n’est pas PANTERA. Même si on apprécie beaucoup de revoir des groupes qui sortent un peu des sentiers autoroutiers que pratiquent nombre de formations aujourd’hui, il est aussi bon de se forger sa propre identité. Le groupe possède de bons musiciens, je pense qu’ils ont du talent pour composer des morceaux, leur manque juste cette petite âme propre qui ferait qu’on arrêterait de penser à feu big P.. Pourtant des morceaux comme « Der König » sont bons. Et le groupe sait aussi aérer sa musique avec quelques parties plus calmes, voir acoustiques (« Reflexion »). Il faut donc espérer que pour leur prochain album, tout soit fait pour que ce soit un bon moment… vraiment à eux.