Parce qu'il faut de nos jours faire très attention. Oui Mesdames, Messieurs, le bon goût est partout, et il ne faudrait pas se faire envahir insidieusement par un déluge de beauté, de bons sentiments et d'harmonie. Heureusement qu'existe le Goregrind! Style occulte et méconnu dont les plus connus représentants sont LAST DAYS OF HUMANITY et SUBLIME CADAVERIC DECOMPOSITION entre autres, le Goregrind reprend les éléments du Grindcore, mais en plus vomitif. Assez difficile a expliquer en somme, il faut surtout souligner qu'on s'éloigne encore plus de ce qu'on peut appeler musique (même pour des métalleux). Ainsi le mauvais goût, la viande saignante et le sexe crade sont les trois piliers fécales du Goregrind. ROMPEPROP, en fidèle adepte, rend hommage avec véhémence à ce trio d'immondices. Dans les maigres pages du livret, vous trouverez par exemple quatre bonnes idées de jeux simples. Il vous suffit d'un poupon en plastique, merveilleux! Vous pouvez vous en servir de vagin, lui donner un biberon de bière ou tout simplement le caillasser, de quoi s'amuser pendant des heures! Il y en a pour tous les goûts! Vous découvrirez aussi ce que peuvent donner des règles féminines abondantes, car ces messieurs ont bien compris qu'une connaissance complète des u(téru)s et coutumes d'un gynécée (et l'amour du Grind évidemment ) sont essentiels pour une vie de couple réussie. Bref les détails dégoulinants et dégueulinants vous attendent en double-page.
Bon c'est bien joli tout ça, mais comment est le son? D'abord il faudra vous levez tôt, au son du clairon. C'est en tout cas ce que vous réserve l'introduction « Int(i)ro(l) » de ce MCD, suivis de quelques gargouillements de Steven Smegma, juste pour se chauffer le gosier. Puis s'enchaînent neuf titres de Goregrind typique, simple, relativement efficace... mais piètre. L'inspiration musicale n'est pas la plus grande qualité des hollandais, par contre ils savent vomir en rythme! La voix de Steven est plutôt impressionnante et d'ailleurs très mise en avant. Derrière cela, on trouve des rythmiques hardcore martelées de blast beats. Les structures sont simples et les tempi moyens et unis, vous n'avez aucune chance de vous perdre dans Menstrual Stomphulk, tout y est clair et limpide. « Zuilzalf » et « Cuntlava » sortent un peu du lot en proposant une musique plus alléchante et des cris de gorets variés et sincères, parfaitement posés sur la rythmique. Cela fait plaisir à attendre, de belles éructations de vieille bière ressortis du fond des intestins. Taz (vous savez, celui de Looney Tunes...) est en guest sur « Pelikanelul » (ils ont du l'appâter avec un Bunny écorché...), posant quelques voix débiles de plus sur un ensemble déjà très loin dans les degrés d'abstraction. Pour les amateurs de textes, vous aurez le choix entre titres en anglais et en hollandais, tous généreusement imprimés dans le fascicule. C'est facile pour vous repérez, ils ont également écrit les « Woowoowoow » et les « wwwwwwrrruuuaaaaaaah.....hahahahahaaa....Burp ». Vraiment si avez tout cela vous n'êtes pas satisfaits, qu'est ce qu'il vous faut pour être heureux? De la subtilité? De la douceur? N'avez vous pas lu l'en-tête, « Goregrind » cela aurait du vous mettre la puce à l'oreille...
Finissons le massacre, ROMPEPROP est très moyen. Certes l'exercice du Goregrind n'est pas facile, misant tout sur un chant le plus vomitif possible, et le résultat n'est que rarement convaincant. Menstrual Stomphulk ne fait pas partie de ces exceptions, et pour découvrir ce style je vous renverrais plutôt vers du SUBLIME CADAVERIC DECOMPOSITION ou encore BESTIAL DEVASTATION. Enfin si il y a des « die-hard fans » de Goregrind, voilà une nouvelle crotte toute chaude pour eux!!!