Deux idées ont toujours guides la vie de IRON MAIDEN : de jouer du IRON MAIDEN sans se soucier de ce que pouvaient en penser les autres et de renouveler sans cesse la musique de IRON MAIDEN. Quand, en 1986, des mastodontes du Thrash arrivent, il faut bien dire que le côté agressif de MAIDEN risque de faire sourire. Il est loin le temps où les morceaux de leurs premiers albums étaient considérés comme brutaux. SLAYER est dans la place (et ils lèvent le doigt) et il faut bien se renouveler pour survivre. Même s’il avait déjà envisagé l’idée d’introduire des claviers dans la musique de MAIDEN, Steve Harris avait changé d’avis, cela ne collant pas du tout avec le style de l’époque. Pourtant, après des années et une musique toujours en mouvement, il était temps de retenter l’expérience. Le résultat s’appelle Somewhere In Time, qui marqua alors un profond virage dans la vie du groupe. Ce ne sont pas seulement les claviers qui s’ajoutèrent au groupe, mais un son de guitare beaucoup plus travaillé et bourré d’effets ainsi qu’une envie d’explorer des morceaux tendant vers du Progressif. Ils avaient déjà suivis cette voie-là précédemment (par exemple avec « Rime Of The Ancient Mariner » ou même avec avec « Phantom Of The Opera »), mais Somewhere In Time renferme bon nombre de morceaux longs et complexes. Peut-être mal compris par les fans de la première heure, cet album demeure tout de même une évolution logique dans la carrière du groupe. Il possède en outre la plus belle brochette d’intros que le groupe a jamais produite. Que ce soit « Caught Somewhere In Time », « Wasted Years » (sûrement le riff le plus connu du groupe en dehors de ses fans), « The Loneliness Of The Long Distance Runner » ou encore le gigantesque « Alexander The Great », tous ces morceaux possède des intros d’anthologie grâce à leurs riffs énormes et mémorisables sans effort.
A la fois plus accessible par le plus grand nombre grâce à son son, cet album est aussi un des plus ardus à cause des compositions à tiroirs qui le forment. On notera tout de même le hit « Heaven Can Wait », au pont au chant simple mais puissant et qui ne peut laisser personne indifférent, à tel point qu’on se surprend à le fredonner sans y penser.
Qui dit évolution du groupe dit aussi évolution du membre indissociable : Eddie. Après avoir été enterré en grande pompe et ressuscité, le voilà maintenant en chasseur de prime futuriste dans des ruelles glauques et sombres. La pochette, toujours de Derek Riggs, est une des plus ambitieuses de l’époque. On y retrouve les membres du groupe ainsi que des allusions à tous leurs précédents albums. Une manière de tourner la page ? Plutôt un hommage. En tout cas, Eddie a bien changé, même s’il n’éprouve toujours aucune pitié envers ses proies. J’ai d’ailleurs eu pendant des années un poster de ce même Eddie rentrant dans un saloon futuriste, poster représentant le titre « Stranger in A Strange Land », et j’en ai passé du temps à le détailler. Derek avait le don de saupoudrer ses dessins de nombre de détails et de référence qu’il fallait trouver. Un délice pour les yeux. Somewhere In Time n’est peut-être pas le meilleur album du groupe, mais il reste un indispensable certain.

Discographie Complète de IRON MAIDEN :
Iron Maiden (Album - 1980), Killers (Album - 1981), The Number Of The Beast (Album - 1982), Piece Of Mind (Album - 1983), Powerslave (Album - 1984), Live After Death (Live - 1985), Somewhere In Time (Album - 1986), Seventh Son of a Seventh Son (Album - 1988), No Prayer For The Dying (Album - 1990), Fear Of The Dark (Album - 1992), A Real Live Dead One (Live - 1993), The X Factor (Album - 1995), Virtual XI (Album - 1998), Brave New World (Album - 2000), Dance Of Death (Album - 2003), Death On The Road (Live - 2005), An All-Star Salute To Iron Maiden (Tribute - 2005), A Matter Of Life And Death (Album - 2006), Flight 666 (Album - 2009), The Final Frontier (Album - 2010), The Book Of Souls (Album - 2015)