HEGEMON, groupe de Black Metal Français du Languedoc-Roussillon, n’est pas à la recherche de la popularité à tous prix. Le groupe suit à la lettre la ligne de conduite qu’il s’est autodictée à l’origine de sa formation : une démarche atypique où les membres de la horde restent volontairement anonyme, ne voulant pas que leur nom où leur expériences diverses servent à quelques promotions ou amalgames. Bien que seules quelques initiales soient dévoilées à ce jour, le line-up du groupe est resté stable depuis leur début en 2000 avec l’album Chaos Supreme. Il faut dire que le groupe n’est pas trop prolifique puisque Contemptus Mundi n’est que leur troisième album en 8 ans après By This I Conquer de 2002.
Grâce à un petit calcul rapide, il aura donc fallut presque 6 ans pour accoucher du successeur d’un By This I Conquer justement moins conquérant pour ma part qu’un Chaos Supreme dévastateur. Bien que le laps de temps soit assez long entre le second et le troisième opus, le groupe n’a pas changé radicalement : Contemptus Mundi est dans la ligné des précédentes livraisons, à savoir un Black Metal chargé, violent, guerrier mais pas dénué de mélodies : « Itenou Pedjet ».
Quelques évolutions sont tout de même à signaler : des guitares acoustiques font leur apparition en arrières plan comme sur « Eli, Eli, Lamma Sabacthani », aérant le Black Metal touffus du groupe qui était présent sur ses 2 premiers opus. La musique de HEGEMON devient plus riche en mélodie, et ces guitares acoustiques donnent un petit coté Epic renforçant le coté guerrier du quatuor. L’ensemble respecte les traditions du BM et ne s’égare pas dans quelques expérimentations inappropriées. Aucun titre bouche-trou, intro ou outro inutiles, Contemptus Mundi n’est pas là pour faire de la figuration, il va directement à l’essentielle grâce à ce Black Metal puissant, technique, aux atmosphères et ambiances variés. Les riffs endiablés, les blast furieux et les titres furieux sont associés à des arpèges mélodiques, qui associés à une production très correcte, rendent le tout comme une œuvre à part entière.
Contemptus Mundi fait oublier en 40 minutes que HEGEMON est resté sous silence pendant 6 ans…