DUSTBOWL est un jeune combo de notre beau pays qui propose ici son premier effort musical sobrement intitulé Drops of Chaos. Mais comme toujours, pour tout groupe, il y a une histoire, des rencontres que nous nous devons de faire pour cette jeune formation de cinq musiciens qui ne demande qu’à être connue. Les origines de ce groupe remontent à 1997, des années pendant lesquelles le groupe hexagonal a eu tout le temps de peaufiner et développer son propre son et son univers musical. Deux démos en 2003 et 2005 verront le jour plus un EP Not The Same, nettement orientée Metal directe aux touches Electro et où leur style sera pré établi. En 2007, les influences sont définitivement digérées, le style de DUSTBOWL est défini. Il ressort ce premier opus à première vue et écoute un sentiment de maturité, de goût pour le travail bien fait, sorte de musique moderne, mélange de Pop Heavy Electro, synthétisée de fort belle manière. Une musique à la beauté froide, surprenante, avisée. Adulte. Les jeunes franciliens, grâce à une base rythmique assidue et carrée, imposent d’emblée leur personnalité et leur sensibilité. Une vague mélancolique frappe de sa houle l’ensemble des titres ornant cette œuvre musicale.
On dénote une grande variété et une capacité d’écriture et de composition accrue, un travail et une implication dans les textures musicales, l’œuvre est de bout en bout maîtrisée et digne d’être entendue. Cohérent et syncrétique, les compositions riches et travaillées, les arrangements étudiés font de ce premier opus de DUSTBOWL un travail très intéressant. Les treize pistes s’écoutent d’une traite, les samples Electro et les passages vocaux féminins, doublés de guitares minimalistes procurant à l’opus toute son énergie et tout son émoi. Dans cette optique, l’intro instrumental avec des phases Electro fait notamment penser au duo versaillais AIR période Virgin Suicides.
Les passages Metal sont parfois délaissés pour ne vêtir les compositions de leur fougue excepté sur la Pop Heavy «Thrown To You», la remuante et percutante «Gemini» que n’aurait pas renié H.I.M. avec la touche cabotinage de lover en moins. DUSTBOWL semble favoriser les mélodies Pop aux refrains entêtants et aux structures un tantinet progressives, aux changements de styles, fait de cassures et de changements de tons, à fortiori comme l’illustre de très bon morceaux tels que l’Electro Pop légèrement Indus «The Last Temptation» ou la Pop Heavy intime «You’ll Make This All Go Away». Les trois interludes Electro présents apportent une ambiance aérienne à une musique déjà bien atmosphérique. Ca plane sévère ! Nonobstant, au rayon des inconvénients, on remarquera que le chant n’est pas toujours très juste, malgré des ajustements remarquables, alors que dans un second temps, l’album est un tantinet allongé et un peu plus de concision ne lui aurait sans doute pas fait de mal. La production, quant à elle, retranscrit la sensibilité des compositions, sans trop en faire, traduisant là le talent du quintet.
Album touchant de sincérité et de volonté de bien faire, les franciliens accouchent là d’un album captivant, réussi et qui devrait en marquer plus d’un et plus d’une tant certains morceaux sont fait pour faire chavirer les cœurs de ces demoiselles. Ce n’est pas péjoratif cependant des titres seront à même de toucher la gente féminine au plus profond de leur âme. De Drops of Chaos, on retiendra que, pour un premier opus, DUSTBOWL place la barre déjà bien haut. Une bonne découverte.