NEHEMAH (FRA) - Requiem Tenebrae (2004)
Label : Oaken Shield / Adipocere
Sortie du Scud : 2004
Pays : France
Genre : Black Metal
Type : Album
Playtime : 8 Titres - 55 Mins
Faisant suite au second opus Shadows From The Past particulièrement bien fignolé, NEHEMAH emploie une nouvelles fois les mêmes recettes qui ont fait le succès de l’an passé bien que cela ne soit pas la suite logique des deux précédents albums. Ce dernier album en date, Requiem Tenebrae, fut à l’origine pensé pendant la tournée du From The Past Tour, période de gestation où les idées commencent à germer. Bénéficiant de nouveau matériel, le charismatique Corven pouvait s’atteler à l’écriture de son troisième brûlot Black Metal, résolument plus introspectif et ésotérique. Les leaders de la scène Black française imposent dès lors une nouvelle vision de leur Black Metal brumeux.
Venues d’ailleurs, les mélodies et la façon de poser les riffs et les rythmiques sont différentes mais tout aussi sombres et glaciales. Le titre d’ouverture est d’ailleurs à cet effet époustouflant. «The Great Old Ones», ouvre le bal des morts après une intro instrumentale «Creeping Chaos», posant l’ambiance qui annoncera la tessiture musicale de l’album. Ce titre dénote légèrement avec la suite de l’œuvre, eu égard à la vigueur et au ressentiment qui s’en dégage. Condensé de fureur sans faille, le groupe s’est considérablement amélioré et progresse au fil des années. Les vocalises de Corven sont de plus en plus possédées et font froid dans le dos. Nébuleux et tortueux, Requiem Tenebrae n’en a pas fini de nous livrer ses secrets.
Dédié à la mémoire de Aleister Crowley, Pape du Satanisme et de H.P. Lovecraft, auteur anglais d’écrits fantastiques et effrayants, on comprend mieux où et comment Corven a puisé son inspiration. On sait pourquoi l’opus s’intitule le requiem des ténèbres. Résolument plus tourmentés, les arrangements sonnent de façons plus cauchemardesques et angoissantes. En effet, songeuses, concentrées, pesantes, les mélodies sont distinctes avec ces passages lunaires comme dans le break de «The Elder Gods Awakening», la nébuleuse «In The Mists of Orion’s Sword» ou bien l’apathique et atone pièce étirée «Conscience In Evil», forte de ces dix minutes de tonalités sinistres et affligées. NEHEMAH tire un réel plaisir à composer ses morceaux sinueux, dans les méandres des abysses du temps. Mystérieuses, chaotiques, le trio français n’en finit plus de nous étonner avec ces œuvres de Black savamment agencées et conceptualisées.
Toujours produit par le fidèle Ludovic Tournier, celui-ci met en valeur implicite les imperfections sonores, faites exprès pour donner une sonorité sale, organique et lugubre à l’ensemble des titres. Accompagné d’un livret visuellement travaillé, l’engouement pour le travail de ce combo est archi mérité. NEHEMAH signe de nouveau un opus magistral qui propulse ce groupe parmi les plus doués de sa génération, en France et en Europe.
Ajouté : Mercredi 27 Février 2008 Chroniqueur : Loki Score : Lien en relation: Nehemah Website Hits: 11521
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