PEARL JAM (usa) - Riot Act (2002)
Label : Epic / Sony Music
Sortie du Scud : 12 novembre 2002
Pays : Etats-Unis
Genre : Hard-Rock
Type : Album
Playtime : 15 Titres - 54 Mins
Ce septième album studio de PEARL JAM, produit par Adam Kasper (Down On The Upside de SOUNDGARDEN, ça reste dans la famille !), et mixé par le fidèle Brendan O'Brien fut très spontané de par son enregistrement, puisque la plupart du temps, Eddie à posé ses voix sur des démos, et le groupe a jugé la prise bonne et définitive.
Et comme l’a déclaré Stone peu après :
« Tu peux te regarder le nombril et dire « Je peux faire mieux ». Mais quand tout le groupe te dit que la prise est bonne, tu finis par tomber d’accord ! »
Et à l’écoute de Riot Act, comment ne pas être d’accord avec ce postulat ?
C’est impossible, je vous le concède.
Nous sommes tous en adéquation pour dire que le JAM n’a jamais sorti de mauvais album.
Nous sommes tous aussi d’accord pour dire que le quintette a passé son temps à expérimenter, à ne jamais se reposer sur ses acquis, et à toujours aller de l’avant.
Vitalogy en est l’exemple. Tout comme Yield, ou Binaural.
Mais le paroxysme de cette démarche reste sans doute Riot Act.
Ce LP fut en quelque sorte un condensé parfait de la carrière de PEARL JAM de Ten à Binaural. Mêmes morceaux Rock rapides, emprunts de Garage révérencieux, mêmes ballades douces amères, mais une fois de plus, joués différemment. Vraiment différemment.
Et une simple écoute de deux morceaux suffit pour s’en rendre compte. « You Are », et « Help Help ».
Le premier, mid-tempo pataud sur fond de batterie traitée à l’électronique, résonne comme un faux hit des années 80. La voix d’Eddie s’envole au son de guitares acides qui ne manquent pas une occasion pour disparaître, réapparaître, louvoyer, et au final créer une ambiance délétère plus qu’envoûtante.
Le second, un peu dans le même moule, visite la forteresse Bjork et lui ajoute des tours dignes du château Deftones, tout en conservant sa propre identité. Imparable.
Mais ce ne sont que deux bouées dans une mer frappée par la houle de la créativité.
Ainsi, le très malin « Bushleaguer » entremêle chant parlé et refrain en demie teinte. « Arc » est un incroyable mélange entre chant religieux et drone oriental dans lequel la voix de Vedder est tout simplement irréelle.
« All Or None » parfume le plus subtil Folk des années 70 avec la lucidité des années 2000 naissantes. Le tout avec en diamant pur, un solo majestueux.
Je pense que ces quelques exemples sont concluants pour vérifier la véracité de la thèse énoncée plus haut.
Mais la force du JAM, c’est d’inclure toutes ces idées nouvelles dans un contexte cohérent et crédible. Et surtout, sans paraître opportuniste, déplacé, ou malhonnête.
Car dans Riot Act, on retrouve aussi la patte du groupe, telle qu’on a pu la connaître depuis ses débuts. Ainsi, le refrain quasi Van Morrison et les couplets celtiques de « I Am Mine » n’étonneront personne.
Le côté lo-fi mordant et incisif de « Save You » non plus. Le mélange aigre-doux de « Ghost » est plus que familier.
Et en fait, si l’on souhaite pousser l’analyse jusqu’au bout, il n’y a qu’au niveau des textes que l’affaire a pris une tournure différente. Plus directs, sans pour autant tomber dans la provoc’ cheap (le groupe est bien au dessus de tout ça), ils sont évidemment emprunts d’allant post-11 Septembre, et fustigent l’attitude ultra nationaliste de certains de leur contemporains, sans pour autant tomber dans la diatribe, et en abordant d’autres thèmes, comme l’environnement.
Certains on été écrits à quatre mains (Vedder/Ament pour « Ghost », Vedder/Cameron pour « You Are », et Vedder/Gossard pour "Bushleaguer" et "All or None"), mais tous partagent un point commun : l’amour sous toutes ses formes, qu’il soit enchanteur ou destructeur.
Eddie se fend de couplets évoquant la tragédie de Roskilde (« Nous avons perdu neuf amis que nous ne connaîtrons jamais, il y a deux ans » sur « Love Boat Captain »), et y revient en dédiant sa performance vocale sur « Arc » aux victimes et à leurs familles, ce qui confère à ce morceau déjà hypnotique dans la forme un fond troublant.
Et tout ceci porte Riot Act vers les plus hautes marches du podium, et en fait un album digne de figurer parmi les plus grandes œuvres du groupe. Si certains esprits chagrins ont cru voir dans ce LP la performance« d’un groupe de bar assez moyen », il est inutile d’essayer de les contredire.
C’est qu’ils n’ont rien compris et que PEARL JAM ne peut plus rien pour eux.
Discographie Complète de PEARL JAM :
Ten (1991),
Vs (1993),
Vitalogy (1994),
No Code (1996),
Yield (1998),
Live On Two Legs (1998),
Binaural (2000),
Riot Act (2002),
Lost Dogs (2003),
Live At Benaroya Hall (2004),
Rearviewmirror (Greatest Hits 1991-2003) (2004),
Sydney, Australia, 11-07-2006 (2006),
Pearl Jam (2006),
Backspacer (2009),
Live On Ten Legs (2011),
Lightning Bolt (2013),
PEARL JAM AU PAYS DU GRUNGE (BOOK - 2011),
PEARL JAM : Pulsions Vitales (BOOK - 2013)
Ajouté : Lundi 26 Septembre 2011 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Pearl Jam Website Hits: 10570
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