SCORPIONS (de) - POPB (23/11/11)
Groupes Présents au concert : GUANO APES (de), SCORPIONS (de)
Date du Concert : décembre 2009
Lieu du Concert : Bercy - POPB (Paris, France)
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Ce soir, Bercy a revêtu ses plus beaux apparats pour célébrer assez tristement il faut le dire, ce qui sera sans doute (à moins que ses membres n’en décident autrement, ce qui est toujours possible) le dernier concert à Paris d’un monument, d’un monstre du Hard-Rock responsable de bien des vocations hardantes, je veux bien sur parler de SCORPIONS. Les adieux sont toujours un moment douloureux, et cet état de fait créé une dichotomie assez saisissante, puisque si nous étions tous là c’était pour faire la fête avec un combo que nous aimons tous, tout en sachant que cette célébration avait un goût amer… Mais nul ne contrôle le destin, que voulez vous…
Et en attendant de pouvoir acclamer le baroud d’honneur de nos héros, il fallait d’abord passer par la case première partie, que les allemands de GUANO APES occupaient. Réunis depuis 2009, et forts d’un album sorti cette année - le francophile Bel Air, de plutôt bonne facture – la bande à Sandra Nasic avait un gros coup à jouer sur cette tournée, et ils ont tout fait pour faire fructifier leur capital.
Avec un répertoire faisant la part belle au petit dernier, promotion oblige, sans pour autant oublier les hits, le quintette a dégagé une bien belle énergie sur scène, remplissant à merveille son rôle de chauffeur de salle de maître. Mais quand on passe avant une légende, le petit jeu de la comparaison devient vite cruel, et nous nous sommes vite aperçu des carences de leur musique…Morceaux quasiment interchangeables, mélodies assez faibles, et un costume de front-woman un peu étriqué pour Sandra dont les mimiques (une collègue me fit très justement remarquer qu’elle adoptait régulièrement certaines attitudes de… Céline Dion !) furent presque les mêmes durant l’intégralité de la prestation.
Non que les GUANO APES furent hors sujet, mais face à l’usine à tubes qu’a toujours été SCORPIONS, le défi était un peu trop difficile à remporter… Dont acte !
Mais laissons à leur actif une attitude enthousiaste, et une section rythmique impeccable ! (6/10)
Après quelques (pas mal en fait…) minutes de blackout (facile celle là…), les lumières s’éteignent enfin, et les écrans vidéo commencent à tourner…Le cœur accélère ses battements, la respiration se fait plus haletante, et c’est parti la vache, c’est parti !
SCORPIONS arrive on stage après une jolie montée de la batterie de James, et direct, sans prévenir, « Sting In The Tail » nous prend à la gorge, et ne va que très rarement nous lâcher. Ils sont là, devant moi, sur scène, Rudolf, Matthias et Klaus, ceux qui m’ont fait aimer le Hard-Rock au même titre que MAIDEN ou SAXON… Rudolf est comme à son habitude intenable, la bouche grande ouverte prêt à nous avaler tout crus !
Ca a la pêche, ça débute avec un nouveau morceau gigantesque, le son est parfait, c’est tout simplement royal… Mais pas le temps de reprendre son souffle, car « Make It Real » remplit maintenant l’espace sonore pour un voyage dans le temps des plus agréable. Klaus est imperturbable au milieu de la scène, tandis que son acolyte de toujours l’arpente dans tous les sens pour être sur de n’oublier personne. « Bad Boys Running Wild », tu penses bien que Schenker n’allait pas la rater celle là ! Il est hilare, fait sans arrêt l’aller et retour au devant de la scène, pose avec Matthias, se marre, et torche ses rythmiques comme s’il jouait au jokari. C’est du délire ! Et quelle joie de voir ce public aux anges, de voir cote à cote de jeunes filles à peine majeures et de vieux briscards qui doivent en être à leur cinquantième concert… C’est ça la magie SCORPIONS ! Pas de barrière, pas d’ostracisme, nous parlons tous le même langage, celui du Rock !
Le temps pour votre serviteur de faire le tour de Bercy et de revenir dans la fosse juste à temps pour le quart d’heure américain, et Klaus introduit la première ballade en nous remerciant de notre soutien depuis tant d’années… « The Best Is Yet To Come » reçoit l’accueil digne qu’il mérite, et est soutenu par des effets vidéo de toute beauté. Le groupe tente un break au milieu du titre, mais le public est encore un peu tiède… Ce qui ne l’empêche pas de réserver aux allemands une ovation grondante à la fin du morceau, qui pousse Klaus à en remettre une couche, pour mériter une seconde ovation encore plus assourdissante que la première… Et de recommencer une troisième fois avant d’enchaîner sur une superbe version de « Send Me An Angel », pour laquelle Rudolf s’est emparé de sa Flying V acoustique. Le light show sublime se met à la hauteur de la musique, et voir tous ces bras levés, et entendre toutes ces voix à l’unisson sur le refrain est un moment d’émotion intense…
En parlant d’émotion et de souvenirs, Klaus amène le titre suivant en précisant que la version live qui figurait sur l’inoubliable World Wide Live était extraite du premier concert de Bercy en 1984… Vingt sept ans déjà, et ils sont toujours là pour la chanter… Et bien sur, la communion avec le public est totale, c’est quasiment un moment de recueillement, un pèlerinage dans le temps… Mais pendant le passage heavy de « Holiday », Kottak frappe comme un forcené, pour prouver qu’en terme de puissance, son groupe d’adoption n’a rien à envier à personne !
Après un autre changement de guitare pour nos compères six cordistes, c’est « Raised On Rock » et sa vidéo qui enflamme Bercy. Des silhouettes de femmes se dessinent soudain sur les écrans, et le tubesque « Tease Me, Please Me » résonne par tous nos pores. Le groupe finira cette chanson à quatre sur le flanc gauche de la scène, tous ensemble, unis, comme toujours… Et une constatation s’impose alors, en se rendant compte que TOUS les morceaux de SCORPIONS sont devenus des classiques intemporels…
Mais pas le temps de dresser des bilans, car le classique «Dynamite » fait frémir l’assemblée en proposant le versant le plus méchant du gang. Car oui messieurs les détracteurs farouches, SCORPIONS, c’est bien sur de magnifiques ballades, mais c’est aussi du Heavy pur jus ! Cette très bonne version se termine par un duel entre Rudolf et Pawel, manche contre manche, dans un chaos contrôlé.
Oui, car c’est l’heure du Kottak Show ! Sur fond de vidéo hilarante dans laquelle notre cogneur se retrouve pris au piège dans des situations issues des pochettes d’albums de son groupe, James tambourine, frappe, martèle ses fûts, pour un solo de batterie plus fédérateur que technique, mais qui pour une fois, fait preuve de créativité ! Une vraie récréation qui lui permet de faire un peu de pub pour son groupe, et de terminer son numéro en exhibant son splendide tatouage dorsal ! Rock N’Roll Forever ! Un peu mon neveu !
Après un court intermède sur écran, c’est « Blackout » qui déboule, avec un Rudolf grimé comme le pauvre homme sur l’album du même nom, même si ça n’est pas la meilleure version que le groupe ait joué. Et après une brève intervention en solo de Matthias, le premier final tombe, et c’est bien sur l’hymne « Big City Nights » et son hommage à Paris qui achève la première partie du concert. Avec en bonus, la mini pyramide finale exécutée par nos trois compères, c’est une bien belle manière de commencer le lâcher de rideau qui annonce les au revoirs à venir…
Premier rappel de la soirée, entamé bien sur avec l’éternel « Still Loving You », en forme de déclaration d’amour au public et c’est encore l’euphorie… On a tout dit sur ce morceau, on l’a entendu des milliers de fois, mais que voulez vous, les larmes montent encore aux yeux… Comment oublier les années 80, les années hardos sensible, et un album de la trempe de Love At First Sting ? C’est impossible je vous le concède, et je suis sur que tout le monde est d’accord dans la salle, peu importe l’âge, la condition sociale ou la race, nous sommes tous unis bordel…
Et tandis que « Wind Of Change » prouve qu’elle est du même calibre à présent, le quintette tente de finir son show avec le monumental « Rock You Like A Hurricane », mais c’est peine perdue, il faudra revenir, on en veut plus, encore plus !!! Et le deuxième rappel est le forcément bien choisi « No One Like You » qui nous rappelle à quel point l’histoire d’amour entre la France et SCORPIONS sera toujours particulière… Mais le fatal « When The Smoke Is Going Down » vient nous mettre le coup de grâce, puisqu’il faut bien les laisser partir…
Pfiou… Que dire… Alors oui, bien sur, je ne suis pas objectif, et les die-hard me confirmeront dans doute qu’il ne s’agissait pas là du meilleur concert de SCORPIONS, mais franchement, qu’est ce qu’on s’en fout… C’était magique, c’était beau, il y avait sans doute mille façons de leur dire au revoir, mais c’était celle là, et c’était ce soir… Je n’étais pas au premier concert français des Allemands, mais si malheureusement tout se passe comme prévu, je pourrai dire que j’étais au dernier. Mais pas triste, pas nostalgique, heureux d’entendre leur musique, heureux d’être à leurs pieds, heureux de les voir… Pour toutes ces heures de musique, pour tous ces albums que j’écouterai jusqu’au bout, pour tous ces shows fiévreux devant des foules acquises à la cause…
« Je pourrais tenter de trouver les mots justes, je pourrais tenter de finir sur un bon mot, mais je me contenterai de les citer, pour l’hommage, pour l’histoire, pour… le bonheur qu’ils nous ont procuré… (10/10)
« This is the place where I belong
I really love to turn you on
I've got your sound still in my ear
While your traces disappear
I climb the stage again this night
'Cause the place seems still alive
When the smoke is going down…»
SETLIST SCORPIONS :
• Sting In The Tail
• Make It Real
• Bad Boys Running Wild
• The Zoo
• Coast To Coast
• Loving You Sunday Morning
• The Best Is Yet To Come
• Send Me An Angel
• Holiday
• Raised on Rock
• Tease Me Please Me
• Dynamite
• Kottak Attack
• Blackout
• Six String Sting
• Big City Nights
Rappel:
• Still Loving You
• Wind Of Change
• Rock You Like A Hurricane
Second Rappel :
• No One Like You
Dernier Rappel :
• When The Smoke Is Going Down
Ajouté : Vendredi 25 Novembre 2011 Live Reporteur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Scorpions website Hits: 15620
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