Avec un nom pareil à assonance plutôt italienne, d’aucuns aurait pu supposer à un énième combo de Power Metal du genre «par le pouvoir du dragon» mais ce n’est pas le cas. On fait fausse route et on est assez étonné du résultat en fait. Afin de les découvrir, ZONARIA est un jeune quartet originaire de Suède et plus précisément du patelin de Vildmannen Umea qui visiblement ne leur a pas laissé de souvenirs impérissables. C’est çà de vivre dans des bleds paumés. Le principal étant d’y échapper … Voilà c’est dit.
Signé sur le récent et petit label Pivotal Reckordings (BLINDED COLONY, STIGMA), le combo nordique applique avec dextérité sur l’album Infamy and The Breed un Black Death où la grosse influence de NAGLFAR pointe le bout de son nez. On reste dans le registre local et la scène suédoise. Il y a de quoi faire et avoir pour modèle leurs concitoyens de NAGLFAR n’est nullement handicapant surtout lorsque ZONARIA parvient à digérer ses modèles et ses références pour les retranscrire de façon personnelle et originale. Dans ce Infamy and The Breed, les claviers sont à leur tour utilisés avec parcimonie comme dans le morceau «Image of Myself» et parviennent à y insuffler une atmosphère somme toute appuyée et utile. Indéniablement l’un des titres les plus intéressants de la rondelle de ZONARIA. Très peu d’accélérations, ZONARIA préfère maintenir des mélodies besognées, entre la lenteur et le mid-tempo le tout auréolé de la rythmique des guitares et de la double grosse caisse en guise de cadence musicale. Par ailleurs, des soli sont également de la partie de manière à orner ce Black Death limpide et aussi clair qu’un lac en pleine toundra suédoise.
La Grande Musique est également une source d’inspiration tant les arrangements y font références comme sur les titres «Attenting Annihilation» où le classique a une grande responsabilité, telle l’intro de «Ravage The Breed». Une touche moderne et propre dans la production confère à ce genre de produit une atmosphère frisquette et clinique. Une musique soignée et intéressante sur album mais qui aurait du mal à passer et à être retranscrite sur scène où cela fonctionnerait moyennement. Les schémas des morceaux ont en plus tendance à être toujours les mêmes et à se répéter : Intro, couplet, refrain, couplet, break, solo, couplet, refrain, outro. Une structure qui à terme pèse sur notre bienveillance. Toujours est-il que l’ensemble est plutôt plaisant à l’oreille et à l’inspiration travaillée. ZONARIA ne s’est pas enfermé dans le sempiternel copier-coller et a apporté sa patte sur son Black Death mélodique.
On s’en souviendra.