SYMBYOSIS (FRA) - Corrosive Bob (Avril-2006)
Emprunt de multiples influences, voici venu « On The Wings Of Phoenix » le second opus de SYMBYOSIS. Après 5 ans d’absence, le duo Franck Kobolt/Corrosive Bob revient sur le devant de la scène avec un double album extrêmement riche et varié, entre Death et Heavy.
Voyons tout de suite de quoi sont faites les pensées de Corrosive Bob, chanteur loquace de SYMBYOSIS.
Line-up : Franck Kobolt (Multi-instrumentiste) et Corrosive Bob (Chanteur)
Discographie : Crisis (Album - 2000), The Fluid (Maxi – 2000), On The Wings Of Phoenix (Album - 2005)
Metal-Impact. Peux tu présenter SYMBYOSIS ?
Corrosive Bob. L’idée de créer SYMBYOSIS est née en 1999. A la base SYMBYOSIS s’appelait PROJET CHRYSALID. Franck avait décidé de composer 4 titres alors qu’il travaillait seul et sans groupe et d’enregistrer une démo instrumentale, sans but commercial. Mais plus tard, Phil Quist, un très bon ami, écouta la démo et l’encouragea à enregistrer un album complet, il parait que c’était trop bien pour ne pas le faire découvrir à d’autre. Alors, je me suis collé aux voix selon le souhait de Franck et on a enregistré l’album avec plusieurs potes en guests : Karl Bourdin, Phil Quist, Cryopsis et Gerom Oslanon. Après la sortie de « Crisis » et de « the Fluid » chez Listenable Records en 2000, il y a eu la tournée avec NO RETURN et CREST OF DARKNESS en mars 2001. En septembre, il y a eu le Split avec Listenable, et puis finalement la sortie de ce nouvel album en décembre 2006. En ce qui concerne le Line up, il reste le même depuis le début. Franck Kobolt et moi. Quant à Tariq Zulficar, Antoine « Bob Veidt » Rognon et Nikos Kevorkian, ils restent les musiciens qui ont accompagné le groupe jusqu’à présent, ils ont fait la tournée avec nous, enregistré l’album « On the wings of Phoenix » et seront de nouveau de la partie si le futur de SYMBYOSIS le demande.
MI. "On The Wings Of Phoenix" a mis 5 ans à voir le jour. Quels problèmes avez vous rencontré pour la sortie de cet album ?
Corrosive Bob. En fait la production de « On the wings of Phoenix » nous a pris tout ce temps pour aboutir. Après la sortie de « Crisis » Franck avait déjà commencé la composition du prochain SYMBYOSIS. Il y avait environ 4 albums d’écrits d’avance, mais la majorité a été jugé inapproprié, on pensait que la plupart des titres vieilliraient trop mal. Franck a donc gardé qu’une douzaine de titre et on est parti là-dessus. Entre temps, il y a eu la tournée avec NO RETURN et CREST OF DARKNESS, ce qui nous a permis de tester certains de ces nouveaux titres. En septembre 2001, il y a eu le Split avec Listenable, donc on a été obligé, dans l’urgence, d’enregistrer une démo et de l’envoyer un peu partout pour trouver un nouveau deal. Mais les réponses revenant négatives et le temps passant, on s’est dit qu’on le sortirait nous-même, nous sommes alors en février 2002. La production débute en juillet 2002 Mais l’enregistrement n’a été qu’une succession de problèmes techniques et humains, du coup le projet a été perpétuellement décalé dans le temps. A force de décalage, la fabrication devenait de plus en plus compromise. Le budget que nous avions rétrécissait à mesure que nous réglions les problèmes techniques et le trou dans la trésorerie est devenu assez important. En juillet 2004, un premier mixage de l’ensemble était disponible mais les possibilités de sortir le disque étaient presque impossibles financièrement. Alors certains fans, amis et medias nous ont poussé à lancer une souscription pour récupérer des fonds et combler ce qui manquait pour la fabrication. Tout s’est finalement arrangé autour d’octobre 2005 avec le retour de Listenable Records / Pias à la distribution.
MI. Que s'est-il passé avec Listenable Records qui avait produit votre premier album ?
Corrosive Bob. En ce qui concerne Listenable, Laurent Merle est quelqu’un de bien. Il fait les choses dans les règles et avec nous il n’y a jamais eu de problèmes. Il a estimé, à mon avis, que SYMBYOSIS demanderait trop de moyens pour finalement un potentiel de vente de moindre importance. Il a un label Metal à gérer, et part les temps qui courent, c’est important de ne pas faire d’erreurs. Actuellement son label est toujours d’actualité, sûrement la preuve qu’il avait fait le bon choix. Nous sommes restés en bon terme, donc nous avions gardé le contact avec Laurent Merle. Alors quand l’album a été fini, on lui a envoyé, juste comme ça en ami, histoire qu’il sache où on en était. Et au moment de finaliser la sortie, on cherchait une distribution alors Listenable s’est proposé. Vu que nous officions en tant que producteur exécutif sur ce disque, la plupart des coûts financiers sont donc à notre charge et non à la charge de Listenable, ce qui réduit leurs risques. Comme les conditions étaient bonnes, on a décidé de faire un deal ensemble, Laurent fait du très bon travail, le disque est entre de bonnes mains. On a donc quitté le label en tant que groupe et on l’a rejoint en tant que partenaire. Et bosser avec Pias par le biais de Listenable était aussi un bon coup de pouce pour aider la sortie de l’album. C’est quand même le distributeur de Franz Ferdinand ou de Miossec par exemple…
MI. Comment appréhendes-tu le milieu du business musical (labels, distributeurs) ?
Corrosive Bob. Je n’ai pas de préjugé particulier. Je suis d’un naturel méfiant mais en même temps j’ai suffisamment travaillé à droite et à gauche pour connaître certains rouages, alors je ne me fais pas avoir facilement. J’ai quand même un certain respect pour les métiers de la production, j’ai rencontré des gens dans différentes branches du business, même si on dit que c’est un milieu de requin, il y a plein de gens sympas qui bosse aussi pour le plaisir de la musique. Mais c’est comme dans tout, bosser et perdre de l’argent au bout d’un moment ça n’a pas de sens. Alors je ne suis pas de ceux qui pensent que faire du Metal et monter un groupe c’est du fun et que ça doit rester un loisir. La charge de travail que ça représente fait de cette activité un vrai métier. Et par principe on devrait pouvoir gagner sa vie avec. Alors que cela ne soit pas possible à cause de la rentabilité du genre dans notre pays, c’est une chose, mais penser que vouloir faire du commerce de sa musique c’est une attitude condamnable, ça… je ne pourrais jamais être d’accord. Alors pour nous le milieu du business musical n’est pas un milieu qu’il faut abattre au nom de je ne sais quelle idéologie stupide, mais plutôt un milieu dans lequel il faut trouver les bons partenaires afin de pouvoir faire diffuser ses œuvres au plus grand nombres d’auditeurs, après c’est le public qui décide si ce que les labels et distributeurs apportent mérite qu’on y porte une attention ou non.
MI. Comment décrirais-tu votre style de musique ?
Corrosive Bob. Nous n’aimons pas trop les étiquettes, alors il y a quelque temps on avait dit qu’on faisait du Symbyo-Metal, mais simplement on fait du Metal. Il se trouve que chaque chanson est un voyage particulier dans un monde spécifique et comme chaque monde, il possède plusieurs facettes. Le monde du Metal est un univers riche en émotions et en énergies, et il nous plait de toutes les exploiter.
MI. "On The Wings Of Phoenix" est un album très varié musicalement. Quels sont les groupes qui vous on le plus influencé ?
Corrosive Bob. Les derniers groupes qui nous ont marqué sont THE KILLERS et KEANE et les derniers albums de GOGIRA, GREEN DAY, SUM 41, COLDPLAY, U2 et FOO FIGHTERS. Nos influences sont multiples et n’ont pas changé depuis nos 14 ans. A l’époque on écoutait Bruce Springsteen, U2, THE CURE, PINK FLOYD. Et puis sont arrivés METALLICA, SLAYER, MEGADETH, AC/DC et IRON MAIDEN. Par la suite, des groupes comme CORONER, SEPULTURA, NAPALM DEATH, ATHEIST, OVERKILL, DEATH ou encore PESTILENCE se sont imposés à nous. Mais finalement on écoute toujours les mêmes choses des BEE GEES à MORBID ANGEL, en passant par DEVIN TOWNSEND, DEPECHE MODE, YES, DEF LEPPARD, YNGWIE MALMSTEEN, STEVE VAÏ, CARCASS, BEYONCE, LINKIN PARK, NUCLEAR ASSAULT, TESTAMENT, BLINK 182, EMINEM ou encore Robbie Williams.etc… sans parler de la musique classique, romantique ou baroque, tout y passe.
MI. Franck Kobolt et toi sont les seuls membres officiels de SYMBYOSIS. Avez vous fait appel à d'autres musiciens pour l'enregistrement de l'album ? Certains vont-ils faire partie intégrante de SYMBYOSIS ?
Corrosive Bob. Tariq Zulficar, Antoine « Bob Veidt » Rognon et Nikos Kevorkian, restent les musiciens qui ont accompagné le groupe jusqu’à présent, ils ont fait la tournée avec nous, enregistré l’album « On the wings of Phoenix » et seront de nouveau de la partie si le futur de SYMBYOSIS le demande.
MI. Pour "Crisis" vous aviez programmé toutes les lignes de batterie, alors que le dernier opus bénéficie de la présence d'un batteur. Peux-tu m'en dire plus sur cette nouvelle façon d'envisager les choses ?
Corrosive Bob. En fait il n’y a pas de « nouvelle » façon à proprement parler. Crisis n’avait pas de batteur parce que nous n’avions pas de batteur et que ce n’était pas à l’ordre du jour. En fait on a trouvé le reste du groupe quand on nous a demandé de partir en tournée. Alors comme le nouvel album était en cours de composition quand on répétait, on n’allait pas enregistrer juste Franck et moi alors qu’on avait un groupe au complet avec nous. C’était juste naturel.
MI. Pourrais-tu commenter la présence de Noriq Recher sur certains titres de "On The Wings Of Phoenix" ?
Corrosive Bob. Quand j’ai fait le mastering de la démo de Overdone de REASON SLEEPS, groupe dans lequel Nikos officie aussi, j’ai rencontré Greg, le chanteur. On avait bien sympathisé et on s’était dit que ce serait bien de faire un truc ensemble un jour. Quand il a fallu trouver un chanteur pour la reprise de IRON MAIDEN, je travaillais sur le spectacle de Richard Cocciante « le Petit Prince » où bossait aussi Michel Cerroni, mais au moment de l’enregistrement il a eu la proposition de M6 pour être le coach vocal de Popstar 3, alors d’un seul coup, il a été très pris. On a discuté sur les possibilités de faire cette reprise mais logistiquement cela s’avérait impossible alors je lui ai dit que ce n’était pas grave, faut dire que l’offre était plus qu’intéressante, et donc on a cherché quelqu’un d’autre. Plus tard en re-écoutant nos archives on est retombé sur REASON SLEEPS et l’idée de travailler avec Greg s’est finalement imposée, ça s’est fait sans problème, quelques prises et c’était dans la boite. Pour les autres chanteuses dont Noriq, ce sont des connaissances d’autres milieux musicaux avec lesquelles nous avons déjà travaillées par le passé.
MI. Peux tu me parler de l'histoire contée par "On The Wings Of Phoenix" ?
Corrosive Bob. En fait, on a écrit une histoire simple avec des thèmes universels comme l’amour, la mort, la guerre, le mal etc.… le tout autour d’un héro, des valeurs qui nous ont permis de construire un squelette d’émotion. De là, les titres allaient pouvoir s’enchaîner et s’articuler selon une architecture que nous avions définie à l’avance et nous faire voyager dans de multiples directions. L’histoire n’est donc qu’un prétexte pour parcourir différents genres musicaux, mais pas forcément une fin en soi.
MI. Cela s'accompagne d'un visuel soigné, d'un univers à part entière. Peux-tu développer un peu ?
Corrosive Bob. A l’opposé de Crisis qui était plus emprunt de clichés Metal, le visuel de « On the wings of Phoenix » représente parfaitement SYMBYOSIS. Comme nous n’avions pas de limites et que nous ne rendions de comptes qu’à nous même, Franck a tout simplement été au bout de ses idées et de son imagination. Chaque livret illustre le CD qui l’accompagne et, à l’image de la musique, chaque illustration explore les différents thèmes qui auront été développé dans les textes. Il en va de même pour le site Internet, il a été réalisé et mis à jour par Franck selon la même charte graphique, pour mieux correspondre à l’album.
MI. Quels ont été vos rôles respectifs (Frank et toi) dans la composition de la musique, la création des textes, de l'histoire et du visuel ?
Corrosive Bob. Franck est l’élément principal de SYMBYOSIS. Il est la fondation et le cœur du groupe. Il a composé et arrangé l’intégralité de l’album, il a écrit l’histoire et est l’auteur de toutes les illustrations. Quant à moi, je n’ai écrit que les textes, selon la trame de l’histoire écrite par Franck. Selon les étapes nous nous sommes partagé la production.
MI. Avez-vous une méthode de composition ? Des instants privilégiés pour composer ?
Corrosive Bob. Il n’y a absolument rien de spécifique à ce sujet, rien qui puisse se préparer à l’avance ou se programmer. Chaque moment amène son lot d’émotions et chaque chanson devra suivre sa propre route pour arriver à son terme.
MI. Que contient le CD Bonus ? S'inscrit-il dans le thème principal de "On The Wings Of Phoenix" ?
Corrosive Bob. Le deuxième CD est un cadeau pour les fans. Il nous a permis aussi de terminer certaines choses que nous avions commencés comme terminer la saga Crusades, de présenter certaines de nos influences avec « When Napalm fit to skin » (hommage à NAPALM DEATH) et aussi les reprises de SLAYER, IRON MAIDEN, PESTILENCE et NUCLEAR ASSAULT, d’explorer de nouveau horizon avec « Dreamchild » et « Life », ou encore de revenir sur Crisis avec Quest et Little Princess. Ce CD a son propre livret avec son propre design mais il n’a aucune valeur commerciale en soi, c’est seulement un album bonus. Donc de ce point de vue, il est complémentaire du 1er CD mais permet aussi de mieux comprendre SYMBYOSIS.
MI. Que penses-tu de la scène métal française et du public français ?
Corrosive Bob. La scène Metal française est en pleine évolution avec des groupes incroyables, le niveau technique augmente et l’artistique devient réellement intéressant. GOJIRA reste mon groupe français préferé et je le classe bien au dessus de certains groupe internationaux. En ce qui concerne le public, j’aimerais parfois qu’il s’intéresse plus à la musique qu’à l’étiquette ou au phénomène de mode que certains groupes véhiculent. Moi j’écoute aussi bien GREEN DAY, SUM41, U2 et COLDPLAY que NAPALM DEATH, METHOOK SEED ou SOL NIGGER WITHIN… et je n’ai aucun problème d’éthique à ce sujet. Les débats, vrai Metal, faux Metal, commercial, underground sont des débats puérils et sans intérêts. Cela dit le public français reste un public passionné et fidèle.
MI. Envisagez-vous de faire des concerts ? Des musiciens vous accompagneraient-ils sur scène ? Lesquels ?
Corrosive Bob. Cet album nous a pris presque cinq longues années de notre vie, un break s’impose, il faut qu’on souffle, qu’on pense un peu à nous. Il est possible que nous revenions à la scène avec SYMBYOSIS, dans le cadre d’un prochain album qui nous prendra moins de temps à faire. On fera alors probablement quelques concerts et peut être plus sous la forme de shows que de simples concerts. Loin de nous, l’idée de se faire prier comme peuvent le penser certains, mais c’est plutôt une volonté de garder un contrôle total tant au niveau artistique, financier que technique. Nous voulons présenter des choses originales qui nous ressemblent plus et faire en sorte que les gens payent le moins cher possible pour ça, comme pour notre album. L’idéal étant d’arriver à ce que les fans ne payent pas pour venir nous voir. Tout simplement, on aimerait bien pouvoir créer un spectacle Metal, à nos frais, mais gratuit pour tout le monde.
MI. Pour finir, as-tu un message pour les fans de Symbyiosis ?
Corrosive Bob. Merci à tous pour de nous avoir suivi pendant tout ce temps et de nous avoir soutenu. Merci de nous avoir permis de sortir notre album tel que nous l’avions rêvé et à bientôt…
Ajouté : Vendredi 21 Avril 2006 Intervieweur : Metalrom Lien en relation: Symbyosis Website Hits: 26946
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