Difficile de définir la musique pratiquée par HIGH ON FIRE. Death doom ? Glauque ‘n roll ? Heavy frost ? Nan, laissez tomber, et repaissez vous de ces sons venus d’ailleurs qui n’ont d’autre étiquette que le code barre collé au dos du CD. Les HOF sont américains, mais on le sait grâce à leur bio, car leur mixture sonne diablement européenne. Fini les standards de production US, maintenant leur Metal sait se faire rugueux et âpre, domaine jusqu’à lors réservé aux élites de notre continent. En osant une comparaison, je tenterai le mix de l’enfer entre EYE HATE GOD (oui, je sais, ils ne sont pas européens…), ENTOMBED (post Hollowman), et le CELTIC FROST dernière période.
C’est gros, c’est gras, ça fait des taches sur les bas, et c’est relevé comme de la harissa. La prod sert à merveille le style, compacte, un poil étouffée, mais puissante. Les morceaux possèdent tous leur propre identité, ce qui de nos jours est gage de qualité.
Petite préférence pour « Death Is This Communion », épais à souhait, pire qu’un vieux glaviot dans un lavabo. Les guitares sonnent comme si elles ne s’étaient pas lavées depuis 3 ans, et les cordes ne doivent pas être de la toute première fraîcheur non plus. « Rumours Of War » fait plus MOTORHEAD que Lemmy et sa bande (blasphème !!!), et on s’attendrait presque à voir un bombardier sur scène, si le pont mammouthesque ne nous relançait pas sur la piste ELECTRIC WIZARD. Même l’intro à la guitare acoustique de « Cyclopian Scape » n’a rien de rassurante tant elle parait jouée par un leprechaun malfaisant qui n’en voudrait qu’à notre argent. Et lorsque l’électricité revient, on se trouve enfermés dans une cellule moisie, qui pue le sang et le stupre. Les riffs sont malsains, le chant grondant, et le rythme instable. On frise parfois le sludge, particulièrement sur le dernier titre, « Return To NOD », ou le beat pachydermique en harmonie avec la guitare lourde comme une enclume fait friser les cheveux mieux qu’un babyliss tout miteux. Jusqu’au final explosif qui résonne à l’unisson d’un solo rageur, harmonie mineure d’un ballet plein de sueur.
Difficile de dire que la musique de HIGH ON FIRE est agréable. Je ne pense pas que ses auteurs apprécieraient l’adjectif. Tout est fait ici pour faire exploser les convenances, la bienséance, et patauger dans le beurre rance. Toutefois, inutile de montrer une quelconque résistance, ou d’essayer d’accélérer la cadence, chez HOF, la lourdeur est la référence, et la politesse du son ne suscite qu’indifférence.
Et le pire, c’est que ça balance !