Que connaît-on réellement de l’Australie, Continent-Etat situé au confluent de l’océan Indien et du Pacifique ? Et niveau musical, qu’est ce que le pays du kangourou et du koala nous a déjà produit ? Des navets comme les bushmen MIDNIGHT OIL ou des touchants INXS aux les bouffons SILVERCHAIR en passant par les minets de THE VINES et des mastodontes cultes d’AC/DC ?
Vous avez pigé, THE HARROWED est un groupe Australien qui nous délivre son premier essai métallique intitulé The Harrowed au sein du label Massacre Records. Du Thrashcore torturé qui débouche bien les oreilles et qui arrache la chatte tant et si bien que l’on s’emmerde comme pas possible ! Tous les ingrédients sont pourtant réunis pour délivrer du Thrashcore simpliste au possible : des riffs accrocheurs et rectilignes pointent leur ombre sur chacun des neuf titres présent sur la rondelle dépassant la demi-heure !
Directs comme un uppercut dans la ganache, THE HARROWED a bien compris la recette, trop peut-être et là se situe le principal obstacle de ce disque. On tient peut–être avec cette formation Wallabie une perle rare car effectivement les Australiens n’ont visiblement pas encore compris que répéter à tue tête les mêmes ritournelles sur chaque titres les condamneraient définitivement auprès des auditeurs de Metal un tant soit peu avisés. Toujours la même rengaine, les parties vocales ne varient pas d’un iota, entre tumultes et exhortations, les riffs monocordes et éculés sont les mêmes de la première note à la dernière ! Et que dire de la batterie sans folie et monolithique qui n’apporte aucune couleur aux morceaux ! En bref, un châtiment pour tout fan de Thrash qui se respecte. Le problème c’est que de nos jours les groupes de Thrashcore forment des troupeaux toujours en transhumance, de HATESPHERE à THE HAUNTED en passant par DEW SCENTED. Chacun à leur façon, ces groupes font des choses plus ou moins coruscantes et captivantes. Prenons l’exemple de MUNICIPAL WASTE qui a su remettre au goût du jour le Thrash façon années 80 avec une production actuelle sans pour autant dénaturer le style. Résultat : des albums convaincants.
Tient, parlons-en de la production, elle est carrée et soignée, s’accommodant parfaitement avec le style pratiqué par THE HARROWED. Mais au final, on n’a même pas l’impression d’avoir écouter leur premier album et ce après plusieurs écoutes. Rien à y faire, ils n’emballent pas ! On se remémorera au moins le titre instrumental «The Voyage» et son intro mélodique qui trouvera grâce à nos oreilles et encore, il ne faut pas abuser de louanges. On n’a rien contre ce groupe en particulier mais on en a tout de même ras le bol d’écouter toujours la même histoire, les mêmes riffs, la même production soignée labellisée «Zéro défaut».
THE HARROWED est de ces groupes qui à trop vouloir insister sur la forme, le son, la production en oublie le principal : savoir composer et écrire des chansons que l’on retienne un tant soi peu, ou que l’on se souvienne au moins d’un passage d’un morceau, d’un riff, etc. Quand les Australiens auront compris cette notion basique mais si importante pour un groupe de musique aussi divers soit-il, qu’ils nous fassent parvenir leur second opus.