Après la débâcle (point de vue horriblement subjectif !) du dernier NIGHTWISH, je m’attendais à une autre logorrhée verbale concernant CORONATUS, puisque les deux groupes partagent le même goût pour les gros riffs plombés sur nappes vocales veloutées. L’emploi de l’imparfait devrait déjà vous renseigner sur la sentence réservée à Lux Noctis, puisqu’à contrario de leurs homologues finlandais, les allemands ont su éviter l’écueil de la facilité pour se creuser les méninges, et proposer un tant soit peu d’originalité.
Certes, les codes sont scrupuleusement respectés, mais on sent en arrière plan, une véritable envie de jouer relativement contagieuse, puisqu’on se surprend plus d’une fois à taper du pied ou bien à chantonner avec le groupe. A ce titre, la voix de Carmen R. Schäfer, bien que se rapprochant vraiment du timbre de Tarja, évolue sur plusieurs registres, et permet ainsi au reste du groupe de développer des variations bienvenues dans la structure des morceaux.
Une analyse linéaire révèle plusieurs hits de concert potentiels, à l’image de « Scream Of The Butterfly », et son riff à la CREMATORY, « Silberlicht » et son groove puissant, « Dunkle Blume » et ses digressions vocales tourbillonnantes, ou encore « Hot And Cold » et son tempo marteau pilon qui fera se lever bien des poings lors de prochaines tournées.
L’album accuse un peu le coup vers les derniers morceaux, mais qui peut se targuer de rester créatif pendant 11 titres, sans moment de faiblesse ?
La prod est bien entendu irréprochable, même si le son des guitares reste assez convenu, mais c’est ce que l’on appelle une figure imposée du style, qui ne tolère pas le manque de puissance.
Avec comme atout une front woman dont le ramage s’accorde au plumage, gageons que CORONATUS va faire vibrer bien des headbangers dans les années à venir.
On exigera juste pour le prochain effort un démarquage plus évident des poncifs inhérents à la catégorie.
La lumière n’a pas fini de briller dans la nuit !!