Une introduction digne de la « Marche Impériale » annonçant l’arrivée de l’Empereur, accueilli par le tout puissant Seigneur Vador, qui, rappelons le, a préféré basculer vers le Côté Obscur de la Force … Le parallèle peut paraître osé, et pourtant c’est ce que vous inspirera le premier titre du nouvel album de DIMMU BORGIR, In Sorte Diaboli. Le concept de ce nouvel opus est basé sur l’imagination de Silenoz (guitares) : les désillusions d’un homme qui a voué sa vie à Dieu et qui choisit finalement d’adorer le Malin. Pas si improbable que ça pour beaucoup d’entre nous … En ce qui concerne les membres de DIMMU BORGIR, le doute n’a pas lieu d’être. Comment douter, en entendant Shagrath (chants) hurler « Shate my sacrifice » ou « In Sorte Diaboli » que ce fou furieux n’a pas vendu son âme au diable ?...
Seul le premier titre, « The Serpentine Offering », ramène tout droit à l’album précédent, Death Cult Armageddon : intro magistrale donc, orchestrations omniprésentes, et la voix claire très floydienne de Vortex (basse). Car il est difficile de prétendre, tout au long de cet album, que DIMMU BORGIR ne fait plus de Black Metal. Difficile aussi de faire l’impasse sur l’influence évidente qu’apporte le jeu de Jan Axel « Hellhammer » von Blomberg à la batterie. Intérimaire au départ, le cogneur de MAYHEM fait renaître le côté le plus malsain de DIMMU : les parties martelées de « The Ancestral Fever » (dignes des premiers METALLICA et SLAYER), « The Conspiracy Unfolds », qui vous plongera directement en Enfer aux côtés de Quorthon (BATHORY), voire « The Chosen Legacy », véritable hommage au Black Metal haineux des voisins suédois (DARK FUNERAL et MARDUK en tête).
Mais l’agressivité de ce In Sorte Diaboli n’a d’égale que sa subtilité : écoutez l’enchaînement de l’instrumental hypnotisant « The Fallen Arises » et du brutal « The Sinister Awakening ». Moment clé de l’album et de son histoire, il va vous envoûter … vous séduire …. Réveillez-vous … Ouvrez les yeux … Voyez la désolation et la douleur tout autour de vous … C’est l’Enfer … Et pourtant, vous êtes enfin chez vous… Entendez le clavier de Mustis, qui semble un peu moins présent, et pourtant, tourne autour de vous, furtif et espiègle tel un diablotin farceur. L’apogée ultime est atteinte avec « The Fundamental Alienation » : après avoir plongé dans les abîmes de la folie, on retrouve avec une certaine jouissance le DIMMU BORGIR saccadé et incisif de Puritanical Euphoric Misanthropia, celui qui tranche, découpe et déchire. Galder et Silenoz se sont assurément fait plaisir à coup de riffs assassins et torturés.
Mention spéciale encore une fois à Fredrik Nordstöm et Patrick J. Sten, qui de leurs petites mains, font de cet album une œuvre somptueuse et imposante. Si Death Cult Armageddon annonçait l’apocalypse, In Sorte Diaboli vous permettra, cher auditeur, de trouver enfin la rédemption … aux yeux du Mal. Pour votre serviteur, c’est déjà fait.

Tracklisting :
01. The Serpentine Offering
02. Chosen Legacy
03. The Conspiracy Unfolds
04. The Ancestral Fever
05. The Sacrilegious Scorn
06. The Fallen Arises
07. The Sinister Awakening
08. The Fundamental Alienation
09. The Unvaluable Darkness
10. The Foreshadowing Furnace