The Last Blue Bird est le premier enregistrement du groupe ECLECTIKA qui sort sur le tout jeune label Asylum Ruins. Ce groupe dijonnais existent depuis 2001 mais n’a qu’une seule démo à son actif : Funeral Victorius March sortie en juillet 2005. Le groupe reconnaît avoir de nombreuses influences très éclectiques (d’ou son nom) qui vont de THE GATHERING à EMPEROR en passant par METALLICA. Et justement ce sont de ces nombreuses influences que le groupe doit se détacher.
L’album démarrait pourtant très bien avec le très Emperorien « Like A Scarecrow In a Humans Field », mais ensuite tout se dégrade, la mayonnaise à du mal à prendre au pays de la moutarde. La voix Black est trop criarde, le son de batterie trop électronique puis le titre instrumental « Les Arcanes Du Bien Être » placé à la troisième pise vient casser le rythme de l’album. Même le très bon « Freezing Feelings » peine à relancer la machine.
Ensuite les titres partent dans tous les sens et manquent cruellement de cohésion. ECLECTIKA passe sans complexe d’une ballade à chant féminin à un titre Black bizarre moderne et mélodieux à fois. Déjà l’alternance de nombreux style de voix différentes est difficilement assimilable : il y a un chant typiquement Black aiguë et quelquefois maladroit, un chant type Death guttural, puis deux types de chant clairs : un féminin et un masculin, en bref ECLECTIKA a fait la totale !
Musicalement, c’est un peu la même chose. Les titres, lorsqu’ils ne sont pas cassés par de nombreuses interludes ou passages ambiants, sonnent parfois Black Metal, parfois Thrash, à d’autres moments Death ou encore Doom. Tout y passe ! ECLECTIKA cherche à être original et à se démarquer de la masse mais le groupe cherche surtout sa voie et son style d’expression. Pour le dernier titre de The Last Blue Bird, ECLECTIKA se paie le luxe de jouer un morceau de 10 minutes très atmosphérique qui pourrait être qualifié de titre Ambiant. Ce titre développe l’introduction du premier morceau « Like A Scarecrow In a Humans Field » et donc de l’album.
Après l’écoute d’un tel album, une chose est certaine : ECLECTIKA est trop gourmant et veux trop en mettre sur une seule et même galette. Même s’il qualifie sa musique de Black Thrash Ambiant, cette étiquette pourtant assez, longue est bien trop réductrice. Très méritant mais beaucoup trop gourmant !