Natif de Lyon, bourgade de province, HYSTERIA (à ne surtout pas confondre avec MASS HYSTERIA !) existe sous la forme d’un quatuor pratiquant un Brutal Death Metal mâtiné de nappes mélodiques qui vit depuis maintenant plus de dix ans. Bien que peu reconnu sur le théâtre hexagonal et du grand public, le combo du Rhône a toutes les chances de rafler des coupes nationales car celui-ci propose des compositions fort alléchantes. De leur maladroit MCD Abyssal Plains of Chaos paru en 2002, il ne reste plus grand chose ! Il faut dire que les bougres se sont considérablement améliorés au fil des années. Peu productifs mais ô combien créatifs, telle serait leur devise. Les compositions et les arrangements sur ce qui représente leur premier album Haunted By Words of Gods apparaissent comme plus matures, plus évolués avec des touches mélodiques évidentes habillant les titres au bon moment. De la technicité au service des arrangements résulte un résultat riche et varié où chaque instrument tient bien sa place. En gros, une formation qui démontre une nouvelle fois le potentiel et la puissance de feu du Death Metal made in France, terre propice à l’éclosion du genre à en voir toutes ces formations plus valables les unes que les autres.
Enregistré et mixé par Ludovic Tournier (HIMINBJORG, NEHEMAH, CRYSTALLIUM), HYSTERIA propose ainsi un bon brutal Death académique et exécuté dans les règles de l’art tout en y apportant des passages mélodiques aérant et dépouillant les titres de leur violence primaire. Il est indéniable que le quatuor jouit d’un savoir faire dans les riffs et dans l’élaboration de bons morceaux, HYSTERIA s’apparentant ainsi à de bons artisans de Death Metal, tout en étant adeptes de breaks inattendus venant à contrepoint apporter leur dose de fraîcheur et calmer les esprits. Pour vous donner une idée, penchez-vous sur des titres qui valent le détour tels que «Controled Existence», «Martyrs of God» ou la plus mélodique «The Valley of Hinnom». «Unfathomable Mystery» et son riff efficace et concluant. Mais qu’on se l’entende pour dit, il s’agit plus d’un album à écouter dans sa globalité.
De plus et vous l’aurez deviné, tout n’est pas rose sur cette rondelle à la front cover super laide puisque le défaut majeur de celle-ci (et Dieu seul sait qu’il est lourd ; ô blasphème !) les titres sont trop longs, HYSTERIA ne semble pas savoir conclure ses titres dans l’ensemble, conférant au tout un aspect redondant et répétitif.
Néanmoins, l’album demeure en tout point cohérent, tempéré et plaisant, HYSTERIA s’en sort dès lors avec les honneurs, la seule chose que l’on peut leur souhaiter est de gommer les quelques défauts et il y à fort à parier que l’on entendra bientôt parler de ces lyonnais ! Leur prochain disque en cours de réalisation est prévu pour cette année. L’hystérie deviendra peut-être collective et contagieuse, qui sait…