DIMMU BORGIR (no) - Silenoz (Sept-2005)
DIMMU BORGIR a pris la décision de réenregistrer leur pièce maîtresse : Stormblast. Silenoz a pris le temps de nous expliquer le pourquoi de cette décision assez controversée et nous dévoile la trame de leur prochain album. Il nous parle aussi de lui, d’INSIDIOUS DISEASE et l’on apprend, entre autres, qu’il a un projet de roman…
Line-up : Shagrath (chant), Galder (guitare), Silenoz (guitare), Mustis (claviers), Vortex (basse)
Discographie : For All Tid (1994), Stormblast (1996), Devil's Path (1996), Enthrone Darkness Triumphant (1997), Godless Savage Garden (1998), Spiritual Black Dimensions (1999), Puritanical Euphoric Misanthropia (2001), Alive In Torment (2001), World Misanthropy (2002), Death Cult Armageddon (2003), Stormblast (réenregistré - 2005)
Metal-Impact. Tout d’abord, vous n’avez toujours pas trouvé de nouveau batteur. Pourquoi avoir fait appel à Hellhammer (MAYHEM) ? Simplement pour des raisons géographiques ?
Silenoz. Oh, il y a plusieurs raisons. Par le passé, il m’avait appelé pour dire qu’il était disposé à nous aider si nous avions besoin de ses services. C’est le cas maintenant et bien sûr, il habite également tout près. Il n’y a donc aucun problème pour les répétitions. Non que ça ait été un problème avec les précédents batteurs mais c’est cool d’avoir de nouveau dans le groupe quelqu’un du pays. Nous sommes un groupe totalement norvégien maintenant.
MI. Vous pensez intégrer un nouveau batteur sur une base permanente ?
Silenoz. Non, je pense que nous allons nous contenter de musiciens de session dans l’avenir.
MI. Au moins pour le court terme ?
Silenoz. Je pense que ça va être pour le long terme car nous avons déjà eu pas mal de changements de line-up et nous ne referons pas les mêmes erreurs que par le passé. Je pense que c’est une bonne chose que ça reste un boulot de session, que ce soit Hellhammer ou, s’il n’est pas libre, qu’on se tourne vers quelqu’un d’autre, sans y prêter trop attention.
MI. Tu penses que votre line-up est maintenant stable ?
Silenoz. Oui. A part le batteur, notre situation a changé. Ce line-up est stable depuis 2000 donc je pense que nous venons de battre un nouveau record ! [rires]
MI. Justement, vous avez connu pas mal de changements sur ce plan. Tu vois ça comme un avantage ou un inconvénient ?
Silenoz. Un peu les deux car chaque fois que nous avions un nouveau membre, il apportait quelque chose de nouveau. Parfois il ajoutait quelque chose au son. C’est donc positif. Le côté négatif, c’est qu’on doit apprendre au nouveau tous les titres encore une fois. J’étais assez fatigué de faire ça… [rires]
MI. Comment avez-vous réussi à garder l’identité du groupe malgré tout ?
Silenoz. Nous sommes très déterminés quand il s’agit du son que nous voulons obtenir et puis, un groupe se développe. Du moins, pour nous, ce fut la principale clé : avec chaque album, nous faisons un pas de plus en avant. C’est une chose à laquelle nous n’avons jamais vraiment pensé mais qui vient naturellement. Notre identité des vieux jours est donc toujours avec nous mais nous sommes plus dans l’air du temps qu’il y a 10 ans.
MI. Passons maintenant à l’album. Pourquoi avoir décidé de réenregistrer Stormblast ?
Silenoz. Nous n’avons jamais été satisfaits du son de la production de cet album précis. Beaucoup de fans considèrent cet album comme leur préféré et notre chef-d’œuvre mais nous n’avons jamais senti les choses de la même façon. Nous discutons depuis peut-être 3 ans de son réenregistrement. Pour que nous puissions nous aussi l’apprécier et le regarder comme les fans, tu comprends ?
MI. Vous aviez déjà réenregistré For All Tid… Vous n’êtes jamais totalement satisfaits de ce que vous faites ?
Silenoz. Et bien, For All Tid n’a jamais à proprement parler été réenregistré mais plutôt masterisé car la 1ère version sur le label underground ne l’avait jamais été. Nous avons donc récupéré les droits et les avons donnés à Nuclear Blast. Nous l’avons masterisé pour obtenir un son plus propre. Mais bien sûr, en tant que musiciens, on n’est jamais 100% satisfaits de ce qu’on fait. Les choses ne peuvent jamais être parfaites. C’est pour cela que l’on écrit sans cesse de nouveaux albums car il y a toujours des parties de toi que tu veux accomplir. Même si nous essayons toujours de faire le meilleur album possible.
MI. J’ai vu sur votre site que 16% de vos fans étaient contre le réenregistrement de Stormblast. Vous ne pensez pas prendre un risque ?
Silenoz. Si, bien sûr. En même temps, 16%, venant de personnes qui visitent notre site Internet, je me serais attendu à ce qu’il y en ait plus. Voilà la meilleure façon de l’expliquer aux fans : si vous aimez tellement cet album, il faut que vous compreniez que, comme nous n’aimons pas la première version, il faut que nous la réenregistrions pour notre propre satisfaction, pour que nous puissions l’apprécier ensemble. Ce n’est pas comme si nous le faisions pour mettre en colère les fans. Nous le faisons pour nous. J’espère qu’ils comprennent notre situation car nous, nous comprenons la leur.
MI. Vous dites que vous l’avez réenregistré mais aussi « mis à jour ». Qu’entendez-vous par là ?
Silenoz. Nous l’avons enregistré exactement de la même façon que l’original mais nous avons utilisé un meilleur équipement. Pour prendre un exemple, dans la 1ère version, nous avions 2 pistes de guitare. Dans celle-ci, il y en a 4. Le son est donc beaucoup plus gros et il y a plus de profondeur. Ce sont juste de petites choses comme ça. Nous avons juste un peu épicé ici ou là. A 99%, cela reste le même album, mis à part le son et la production.
MI. Vous l’avez donc réenregistré en Norvégien.
Silenoz. Oui, cela aurait été un grand tord ! Nous regardons cela purement comme un réenregistrement. Si nous changions les paroles, ce ne serait plus le même album. Il a cette touche originale. Les paroles ont été écrites quand nous étions ado et elles sont donc très naïves, peut-être même parfois enfantines. En même temps, on ne peut pas vraiment changer quelque chose qui était là à l’époque.
MI. Ça te manque, parfois, les paroles en Norvégien ?
Silenoz. Parfois, oui. C’est pour cela que nous avons écrit des textes en Norvégien pour l’album Death Cult Armageddon. J’avais commencé à écrire quelques lignes, comme ça, et le reste est venu de lui-même. Il n’y a aucune règle qui dit que nous ne pouvons pas écrire en Norvégien ! Mais pour le prochain album, qui sera une histoire-concept, les paroles doivent être en Anglais.
MI. Vous avez ajouté deux nouveaux morceaux à Stormblast. Ont-ils été composés spécialement pour cet album ?
Silenoz. Non. Le premier des bonus est parti de quelques vieux riffs que Shagrath et moi avions. A partir de cela nous avons construit le morceau ensemble au début de l’année, pour que ce soit fait pour la sortie. C’est aussi le titre pour lequel nous allons faire une vidéo plus tard. Le deuxième bonus est un titre qui était sur une de nos casettes de répétition et qui est plus vieille que notre premier album. Il y a plus d’ « attitude » dans ce titre, comme sur notre 1er album.
MI. Vous les avez retravaillées pour qu’elles s’insèrent dans Stormblast ?
Silenoz. Pas vraiment mais c’était une bonne coïncidence que nous ayons quelques riffs en réserve qui sonnaient plus Old School que ce que nous faisons maintenant. Nous avons retrouvé plusieurs morceaux qui auraient pu convenir mais nous n’avons pris que ceux que nous pensions les meilleurs. C’est cool de pouvoir offrir quelques morceaux en plus pour les fans, pour que cela vaille la peine d’acheter le réenregistrement.
MI. A propos de cette vidéo, quand sera-t-elle disponible ?
Silenoz. Le 3 novembre 2005, je crois. L’album sera vendu avec un DVD bonus gratuit de l’un de nos concerts de l’an dernier aux USA, juste pour ajouter quelque chose pour les fans. Le tout sera vendu au prix d’un CD normal.
MI. Vous semblez vouloir en faire un événement !
Silenoz. Oui, Shagrath et moi avons toujours vu cela comme un réenregistrement. Mais le label le traite presque comme une nouvelle sortie, quand on voit toute la promotion qu’ils font autour. Cela fait déjà 3-4 jours que je fais des interviews. Comme si on sortait un nouvel album. C’est très positif.
MI. A propos du nouvel album, vous êtes sur le point de commencer la composition. Peux-tu m’en dire plus ?
Silenoz. Nous n’avons pas complètement fini d’écrire le concept mais je travaille en ce moment sur l’histoire et j’ai aussi commencé à écrire quelques textes. Nous n’avons terminé aucun morceau mais nous avons beaucoup de matériel sur lequel nous allons commencer à travailler en octobre-novembre. Nous allons prendre le temps qu’il faut, sans stress, ce qui est la manière dont nous travaillons toujours de toute façon. On va juste essayer de faire un autre bel album. Simplement quelque chose de différent. C’est pourquoi nous avons choisi de raconter une histoire. C’est plus un challenge pour moi qui écrit les textes de se lancer dans quelque chose de totalement différent.
MI. Quel genre d’histoire ?
Silenoz. Jusqu’à présent, c’est à propos d’un personnage qui vivait au Haut Moyen-Âge. Il se retrouve forcé de trouver des preuves de l’existence de Dieu mais plus il étudie la religion catholique et plus il est attiré par le côté plus sombre de la vie et de lui-même. Après un temps, il réalise qu’il fait partie d’un reflet plus sombre de la vie. C’est la base de l’histoire mais elle sera plus détaillée.
MI. Dans l’ensemble, ce sont les thèmes que vous affectionnez, en plus structuré peut-être ?
Silenoz. Exactement. C’est bien que l’ensemble tourne autour d’un même thème. Je vais aussi écrire des paroles un peu différentes, plus courtes et répétitives. Je pense que ce sera cool.
MI. Vous ressentez ce besoin de vous lancer des défis ?
Silenoz. Pas tout le temps mais on a déjà fait tellement de choses par le passé qu’il semble que nous allions dans une direction. C’est toujours bien de savoir ce que l’on veut faire pour le prochain album mais cette fois, j’ai dit aux autres que je voulais faire quelque chose de plus intéressant au niveau des textes. J’ai toujours été très intéressé par l’écriture et je vais même écrire un livre quand j’aurai l’occasion. J’adore écrire et me lancer des défis dans ce domaine.
MI. Fictionnel ou basé sur ta propre expérience ?
Silenoz. Ce sera de la fiction mais, bien sûr, ça aura un symbolisme en rapport avec moi. Mais rien d’évident. Cela se situerait il y a 60-70 ans, quelque chose autour du thème de la Seconde Guerre mondiale.
MI. Tu as un side-project, INSIDIOUS DISEASE. Comment ça se passe ?
Silenoz. C’est génial ! Cela va assez vite car j’écris l’essentiel de la musique pour ce projet, à part quelques petites choses et tout est fait cette année. Nous avons 13 ou 14 morceaux prêts et notre line-up est enfin complet. J’espère que nous pourrons commencer l’enregistrement dès que le contrat sera signé.
MI. Vous avez trouvé une maison de disques ?
Silenoz. Non mais je discute actuellement avec Nuclear Blast et ils semblent intéressés. Si ils veulent le sortir, ce sera parfait, sinon j’essaierai ailleurs. Mais c’est par pur plaisir que nous faisons ça. C’est un truc Death Metal. J’ai toujours aimé ce style. C’est ce que je jouais avant de faire partie de Dimmu. C’est un peu un saut dans le temps.
MI. A propos de ton surnom, c’est avant tout une question d’image ou cela t’aide à séparer vie privée et vie professionnel ?
Silenoz. Les deux, je dirais. Pour nous, cela aurait l’air stupide d’utiliser nos vrais noms. Cela va avec notre musique. Je pense qu’il est aussi bon d’avoir quelque chose comme un personnage dans la peau duquel on peut se glisser et s’éloigner de toutes les choses de la vie. Je pense que cela correspond bien à la musique que nous faisons et c’est pourquoi nous avons choisi des noms d’artistes.
MI. Si tu as quoi que ce soit à ajouter…
Silenoz. Non, juste remercier les fans pour leur soutien au long de ces années. On espère qu’ils apprécieront la nouvelle sortie de Stormblast et que sinon, bien sûr, ils ont l’ancien album, donc… C’est tout ce que je peux dire [rires]
MI. Maintenant nous attendons impatiemment votre prochain album !
Silenoz. Entre-temps, j’espère que les gens apprécieront Stormblast. Au moins, l’impatience ne les rendra pas fous. Et c’est aussi un pas vers des fans plus jeunes.
MI. En espérant vous voir bientôt en France !
Silenoz. Moi aussi !
Ajouté : Vendredi 28 Octobre 2005 Intervieweur : Kandra Lien en relation: Dimmu Borgir Website Hits: 93276
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