Formé aux Pays-Bas en 1989, GOREFEST est très vite considéré comme un des pionniers du Death Metal dans son pays même si le combo néerlandais a par la suite évolué musicalement en s’orientant par exemple vers des styles comme le Hard Rock. A noter que malgré avoir eu l’opportunité d’ouvrir pour les Metal Gods de JUDAS PRIEST il y a de cela dix ans, GOREFEST ne se hissera pas dans le peloton de tête et pire, se séparera fin 1998. Tombé en désuétude et dans l’oubli, cette formation de Death si particulière et ressuscité en 2004 sous l’impulsion du label Nuclear Blast retrouve des couleurs. Ainsi, après le come-back en 2005 et l’excellent album La Muerte, les membres de GOREFEST confirment une nouvelle fois de plus qu’ils ne reviennent pas sur le devant de la scène pour jouer les seconds rôles.
Groupe qui n’a pas rencontré le succès qu’il méritait à sa juste valeur à son époque, cela est en passe de changer. Si le précédent opus annonçait un retour en pleine forme, pour ce huitième album studio intitulé Rise to Ruin, les hollandais menés par le charismatique bassiste chanteur Jan Chris de Kooijer arrivent avec des ambitions revues à la hausse sur cet opus violent et vengeur. Un Death Metal fait de pépites de rythmiques martiales telles que «Rise to Ruin» ou «A Question of Terror», véritable bombe nucléaire avec un final dantesque. La très sombre «A Grim Charade» au rythme lancinant en fait à coup sûr un des morceaux phare de l’album tandis que le Brutal Death avec «Speak When Spoken To» est également à l’ordre du jour.
Des morceaux brutaux comme «The War of Stupidity» et son aura Thrash ou bien encore le voyage en Mésopotamie «Babylon’s Whores» et son déluge de blastbeats pour mieux montrer que GOREFEST n’est pas né de la dernière pluie et que surtout, le quatuor originaire de Zeland sait comme personne composé des morceaux efficaces, rageurs et aux riffs facilement identifiables. Le titre qui clôture l’album «The End of It All» montre le panache et la rage que GOREFEST a mis dans cet album.
Les vocalises de Jan Chris de Kooijer sont toujours aussi soignées et claires au possible, indéniablement l’un des meilleurs chanteurs de Death à ce jour. Cet album suinte le Death Metal à la sauce GOREFEST ce qui en fait un album vraiment spécial où chacun des titres tient une place particulière. Autre atout, les lignes de basse ici ne sont pas étouffées dans le magma rythmique générale. Tantôt lourd, tantôt aigu, la production réussie confère à cette rondelle une fureur, une précision clinique toute germanique.
Auréolée d’une ambiance guerrière, ce Rise to Ruin tend à montrer la puissance de feu des hollandais à tout ceux qui les avaient enterré trop vite. D’ailleurs le titre en dit long à ce sujet, s’élever pour mieux détruire. Quelques samples participent à l’atmosphère belliqueuse régnante alors que des soli enveloppent les morceaux de fort belle manière comme celui sur le final de la piste N°4. Un travail soigné qui en fait un album plaisant à l’écoute. Retour gagnant pour GOREFEST. Un grand groupe à mes yeux…