Irrévérencieux ? Sans aucun doute. Provocateur ? Plutôt deux fois qu’une. Inspiré ? Tout dépend du moment. En tous cas, le Bloody Kisses de TYPE O NEGATIVE fait partie des albums que, même si on ne l’apprécie pas outre mesure, ne laisse pas indifférent. Déjà la pochette et ces deux femmes prêtes à commettre un terrible pêché et à être damnées pour l’éternité dans les flammes de l’enfer (malheureusement, la deuxième version, montrant ces deux mêmes femmes se roulant une pelle a été censurée par les âmes bien pensantes. Vous ne la trouverez plus sauf chez un disquaire collectionneur). Puis le premier « titre » (cet album contient beaucoup d’intermèdes entre les morceaux, plus ou moins bien pensés et plus ou moins utiles), « Machine Screw », où une femme (une de celles de la pochette ?) nous offre un orgasme sonore qui est la parfaite introduction à cet album.
Puis on entre vraiment dans le vif du sujet avec « Christian Woman ». Ce titre montre toute l’étendue de la voix de Peter Steele, le frontman, bassiste et chanteur du groupe. Sa descente dans les graves avec son « Corpus Christi » fait frémir et hérisser les poils des bras. Le « Black N°1 » qui suit est un poil moins inspiré, mais pourtant tellement jouissif. Peter y raconte de manière fort imagée une de ses relations amoureuses. Le summum de l’album est atteint avec « Bloody Kisses », un titre profondément noir, sombre. Le rythme plonge dans le Doom le plus lent et son ambiance dans le Goth le plus enivrant.
Peter Steele, encore lui, ayant été la cible d’attaques de plein de groupuscules de tous bords aime aussi à régler ses comptes avec des morceaux comme « Kill All The White People ». Le titre parle de lui-même et nargue ceux qui le considèrent comme un nazillon. Mais la palme du règlement de comptes est quand même « We Hate Everyone ». Là, plus de doutes possibles, Peter envoient bien tout le monde allé se mettre ailleurs. « We don’t care waht you think » est d’ailleurs le refrain de cette chanson vraiment très bonne. On y retrouve les anciennes amours du groupe pour un Metal rapide façon hardcore mélangé avec des parties beaucoup plus mélodiques, calme et posées… qui sont d’ailleurs celles où les paroles sont les plus virulentes. Contraste maîtrisé parfaitement et qui touche sa cible avec beaucoup plus de force.
D’autres titres comme « Summer Breeze », repris dans la BO d’un film d’horreur, sont un poil moins inspiré, peut-être, mais restent quand même de bons moments que nous font vivre le groupe. On ne peut pas être génial tout le temps, ce serait injuste pour les autres !