Le troisième album (India) des Allemands recèle quelques excellentes chansons qui nous ont carrément motivés pour en savoir davantage. En outre, le groupe a su évoluer et se donner les moyens de ses ambitions ce qui a tendances à susciter l’intérêt des petits curieux de Metal-Impact.
Rencontre avec le fondateur et compositeur de XANDRIA, le guitariste Marco Heubaum...

Line-up : Marco Heubaum (guitare), Philip Restemeier (guitare), Lisa Middelhauve (chant, piano), Gerit (batterie), Nils Middelhauve (basse)

Discographie : Kill The Sun (Album - 2003), Ravenheart (Album - 2004), India (Album - 2005)


Metal-Impact. Lorsque vous avez commencer l’écriture de cet album, quels sont les principaux changements que vous vouliez apporter à votre musique ?
Marco Heubaum. Nous voulions donner une nouvelle dimension à cette combinaison de guitare Rock et de musique atmosphérique ; la porter à un niveau plus élevé. Le but étant que cette musique puisse à la fois vous plonger très profondément dans votre imaginaire tout en ayant une réelle efficacité en concert.

MI. Cet album est plus ambitieux que les précédents : un orchestre, des invités, une production plus soignée... Peux-tu nous donner des détails de tout cela ?
Marco. Eh bien, sur le dernier album nous avions beaucoup de synthés et cette fois-ci nous avons souhaité mettre de vrais instruments au lieu des samples. Nous avons travaillé avec des invités comme le German Film Orchestra de Berlin ainsi que des musiciens de formation Folk. Je crois que tous le monde peux ressentir que India est plus vif, plus vivant, qu’un album composé uniquement de samples d’instruments classiques.

MI. On a le sentiment que vous souhaitez atteindre un public plus large, car la plupart des morceaux peuvent facilement passer à la radio. Etait-ce votre but ?
Marco. Non, les grosses stations de radio ne nous aiment pas parce qu’elle passent principalement de la musique synthétique. Nous souhaitons simplement écrire de bonnes chansons et les faire sonner convenablement, c’est ça notre truc.

MI. Combien de singles allez-vous sortir ? Et lesquels ?
Marco. Nous avons sorti “In Love With The Darkness” en téléchargement gratuit avant que l’album sorte. Un autre single sortira peut-être mais nous ne savons par encore lequel.

MI. D’un côté vous avez ces chœurs incroyables, les ballades etc. De l’autre on trouve des guitares Heavy qui sont plus présentes. Comment expliques-tu ça ?
Marco. C’est du au fait que nous aimons les contrastes intéressants !

MI. Qui apporte les idées de chanson ? De quelle manière composes-tu ? Comment travaillez-vous ensemble ?
Marco. En tant que membre fondateur du groupe j’ai toujours été le principal compositeur. Mais Lisa s’est mis à écrire de son côté et de plus en plus de trucs viennent d’elle. Désormais, notre nouveau bassiste, Nils, participe également à l’écriture. C’est un peu toujours la même chose : l’un d’entre nous arrive avec une idée et nous nous asseyons tous ensemble pour y travailler, pour déterminer les arrangements. C’est très simple. Je pense que beaucoup de groupes font de même.

MI. Les claviers sur “Now & Forever” sonnent comme le Disco/Pop qu’on entendait au début des années 90. N’as-tu pas peur que les fans n’acceptent pas ce genre de choses ?
Marco. Nous avons toujours aimé faire des choses surprenantes et nous ne nous limitons jamais aux attentes des autres, ni aux barrières des styles, ni à quoi que ce soit d’autre. C’est simplement l’une des nombreuses choses que nous faisons et dont nous n’avons pas peur des conséquences !

MI. Quelle est ta chanson préférée et pourquoi ?
Marco. Hum... C’est difficile à dire car ça change tout le temps. J’aime les deux chansons -titres car j’aime les riffs de guitare.

MI. N’en as-tu pas assez d’être sans cesse comparé à d’autres groupes ayant une chanteuse ? Avec quels groupes XANDRIA est le plus comparé ? Pourquoi ? Avez-vous été influencé par eux ?
Marco. Il est inévitable d’être comparé à d’autres groupes, cela a toujours été le cas. Les gens essaient de réunir les groupes dans des “genres” alors que les groupes en question ne se connaissent peut-être même pas. Après la sortie de notre premier album, nous avons continuellement été comparé à NIGHTWISH, pourtant nous n’avions jamais écouté leur musique avant. Par la suite, bien sûr, nous avons été amenés à découvrir ce qu’il font et cela a pu avoir une influence sur nous, notamment sur notre décision d’inclure de véritables instruments. Mais nous sommes davantage influencés par les groupe classiques de Goth des années 90 comme PARADISE LOST ou TIAMAT. Ce sont nos racines, toutefois nous allons toujours puiser à différentes sources afin que les références ne soient pas trop évidentes.

MI. Ne crois-tu pas qu’il est plutôt étrange d’avoir des chansons avec une influence Irlandaise sur un album nommé “India” ?
Marco. C’est vrai, il y a des influences orientales ici et là, sur l’ensemble de l’album, mais notre groupe n’a pas un concept limité à un seul thème. Nous revendiquons une sensibilité celtique et cela a joué un rôle lors de l’écriture. Nous pouvons aussi bien inclure des influences provenant d’autres cultures.

MI. Pourquoi ce titre “India” ? Qu’est-ce qui vous a inspiré : la philosophie, le pays, la culture,... ?
Marco. India est juste le titre d’un concept, ça n’a aucun rapport avec la religion, ni aucun autre aspect culturel de ce pays. Par contre c’est un symbole de ce que nous cherchons dans la vie ; un peu comme Christophe Colomb cherchant la voie des Indes et finissant par trouver quelque chose d’autre, quelque chose de plus intéressant en définitive. Donc parfois, on se bat pour quelque chose que l’on n’obtient pas mais qui nous permet d’apprendre des choses qu’on n’imaginait même pas.
Chaque chanson de l’album est comme un voyage à travers la vie. Un voyage vers ce but que nous nous fixons tous et qui est parsemé de déceptions, de décisions difficiles, de combats et également de choses très positives que l’on rencontre en chemin, comme l’amour et l’amitié. Donc les chansons-titres (“India” et “Return To India”) qui ont une valeur symbolique sur le fait de chercher et de trouver étaient le cadre parfait pour les autres morceaux.

MI. Si l’on croit votre site internet, vous n’avez que peu de concerts planifiés. Est-ce que vous allez partir en tournée ? Par ailleurs, vous jouez rarement dans d’autres pays, pensez-vous faire un tour en France ?
Marco. Pour l’année 2006 nous sommes en train de planifier une grande quantité de shows. Restez attentif à nos news, car nous voulons vraiment venir jouer en France.