Le Grind, style condamné dès le départ à une redite permanente de ses préceptes de bases, à t’il su évoluer en incorporant de nouveaux éléments, sans pour autant trahir son idéologie initiale ? Je serais tenté de répondre oui et non. Certes, nous sommes loin en 2007 des rivages d’origine, tels que formulés par les pères du genre, ce crust qui devait autant au Metal qu’au Punk jusque boutiste, mais faut il néanmoins rejeter les séances d’essayage contemporaines au nom du stylisme d’autrefois ?
Oui et non encore une fois. Car même si ce genre ultime a su s’adapter aux exigences de lois underground encore plus draconiennes qu’un décret gouvernemental russe, il n’a pas pour autant abandonné toute velléité d’innovation.
Mais ceci nous ramène encore quelques années en arrière. Depuis un peu moins d’une décade, on retrouve le même immobilisme crispant de la part de musiciens se plagiant les uns les autres, allant jusqu’à ressembler à une famille unique ravagée par la consanguinité la plus morbide. En évoquant le cas de SEE YOU NEXT TUESDAY, nous plongeons en plein dans ce trauma, et même si une option curative reste possible, on en vient à douter qu’une véritable révolution secouera un jour le milieu si fermé de l’ultra violence paillarde.
Quatorze titres en 18 minutes, c’est certes une figure imposée, mais même si les titres des morceaux nous arrachent péniblement un rictus de sympathie, il se transforme vite en grimace figée par tant de conventionnalisme.
Rien ne vient nous épargne le naufrage sur les rives du déjà-vu, pas même le côté instantané de la chose, tant il sent aussi le réfléchi, le préconçu, a destination d’un public de moins en moins crédule. On ne peut bien sur extraire de l’effort aucun titre en particulier, et l’ensemble, aussi compact soit-il, ne laisse qu’une désagréable impression de facilité, de convenance, en espérant que la prochaine fois soit synonyme de plus de témérité et d’aventure.
Je ne peux cautionner ce genre d’albums, et à l’heure où le combat des institutions directives contre le téléchargement bat son plein, il n’est pas sur que ce CD soit une réelle incitation à l’achat de pièces originales.
Ne pas confondre allégeance et duperie. Tel est le problème…