C'est après plusieurs écoutes et un jour de réflexion (gestation) que j'ai décidé de m'attaquer à la chronique du nouvel album d'un des derniers piliers du Heavy Metal français qu'est Killers.
18 ans d'existence et 13 albums, les modes se font et se défont, Killers est toujours là (et bien là, plus en forme que jamais) avec son Heavy Metal intemporel, vindicatif, corrosif et en constante évolution...
Comme d'habitude le ton est donné rien qu'avec le visuel mais là, je dois avouer qu'il tape fort avec cette somptueuse caricature (dessin de Xavier Lorente) du pouvoir de l'argent, des croyances etc... En ouvrant la pochette on se rend compte que Brennus n'a pas lésiné sur le coût de fabrication de sa centième production. En effet le livret comporte 24 pages (le maximum possible pour un livret !) couleurs avec pleins d'infos.
Bref passons au plus important : le contenu de ce tant attendu "Habemus Metal". Killers affiche la couleur avec ce nouvel album s'écartant un peu de son style musical habituel (pas d'inquiétudes, cela reste du Metal), tout l'album est dans l'esprit d'un certain renouveau. C'est sûr, certains seront surpris (pas moi car j'étais au courant, cf. interview) car "Habemus Metal" affiche un son plus Thrashy que par le passé et le style s'apparente plus à du Speed Metal que du Heavy Metal.
La voix de Bruno Dolheguy se veut plus expressive et appuyée que jamais avec un timbre plus grave que par le passé. Les textes sont toujours aussi bons et il est toujours heureux d'écouter un bon disque avec des lyrics en frenchy. On reprend facilement les refrains ou autres chœurs avec Bruno pour un "secouage" de tête garantie. A noter le quatrième morceau en basque "Madarikatua" et le seul, contrairement aux trois autres, qui est une composition de Killers.
Les guitares sont surpuissantes, les rythmiques bétons, les solos bien sentis et soignés, les ponts mélodiques sont rares mais efficaces, les refrains entêtant et grisant. La batterie est imparable grâce à la demonstration magistrale que fait Florent Pouey (la mitraillette ?!).
Le petit défaut, bah oui, faut toujours que je trouve à y redire ! Le mix qui n'a jamais été prioritaire pour le groupe et cela se vérifie une fois de plus car les guitares (qui encore une fois, ont un son monstrueux) étouffent un peu le reste et notamment la batterie qui sonne un peu sec. Mais bon, je chipote, je préfère que Killers fasse des albums un peu brut de décoffrage car c'est une preuve de plus que le groupe est proche du public et que ce qu'il produit en studio est assez proche des concerts. En fait, en y réfléchissant, ce qui pourrait être un défaut chez les autres se transforme en qualité chez Killers...
Pour conclure une de mes plus longues chroniques (il y a de quoi écrire faut dire), je dirai qu'il se dégage de cet album une forte énergie, un tas de messages positifs et revendicatifs, une rage de se donner du plaisir et de le partager. Virage stylistique donc réussi pour Killers qui pour moi offre ici une de ses meilleures productions si ce n'est la meilleure et/ou la plus intéressante à ce jour (serait-ce l'album de l'année que cela ne m'étonnerai pas !)
Killers est une aventure humaine saine, communicative et immuable. Il ne nous reste plus qu'à attendre la version anglaise d'"Habemus Metal" qui comportera 4 titres différents. Killers c'est bon, achetez-en et n'oubliez pas : Hou Ha Hou Ha, Heavy Metal !