Doit on regretter le temps où le label Roadrunner ne nous livrait en pâture que du dru qui tuait ? Où sont les ATROPHY, KAT, SEPULTURA et ZNÖWHITE d’antan ?
Point de passéisme, pourtant, il en est question dans ce premier album éponyme de BLACK STONE CHERRY. Mais pas de passéisme de bas étage, non, il s’agirait plutôt de révérence, d’allégeance à une époque ou la musique primait sur l’attitude. Où les jeans se portaient larges du mollet et où les chemises denim étaient forcément délavées. Cet album fleure bon le rock sudiste 70’s par tous les pores, sans néanmoins tomber dans l’hommage à la limite du plagiat ou le grotesque de photocopieuse. Comme le mentionne à raison leur bio, il faut aller chercher du côté du ZEP, ou des BLACK CROWES l’inspiration de ces jeunes gens. Ca sue, ça mue, et tel le serpent perdu, ça sort les crochets dès la première proie venue. En guise d’intro, « Rain Wizard » remet les pendules à l’heure, celles du Texas, de la Louisiane et du bayou et ses alligators ténus. Ca riffe dans tous les sens, la voix est chaude et sensuelle, le rythme moite et le solo direct en boite. Treize titres, et autant d’hymnes au soleil qui réchauffe les âmes, autant que le whiskey.
Saurais je vous recommander les échauffés « Lonely Train », « Maybe Someday » et autres « Violator Girl », aussi rock et roll que pouvaient l’être leurs aînés, « Hell And High Water » et sa mélodie digne de « Sweet Home Alabama », ou encore les lourdauds « Crosstown Woman » ou « Drive » ?
Bien sur, et je ne vais pas me gêner non plus pour dire que les intonations de Chris ROBERTSON au chant ne sont pas sans rappeler un certain Chris CORNELL, que la production est parfaitement adaptée au produit, bouillante, prête à exploser, comme un baril de poudre laissé sur le fronton d’une vieille baraque en bois, que les solistes sont expansifs, mais sans être trop bavards, et que la section rythmique vous colle à la peau, comme l’envie de glander sur les bords d’un marais.
Réussir le tour de force d’évoquer autant SOUNDGARDEN que LYNYRD SKYNYRD, PANTERA que POINT BLANK, c’est la gageure accomplie par ces branleurs sans respect ni devise.
Et Dieu que la rébellion a du bon en 2007 !