Mise à part la référence explicite au Fear Of A Black Planet de PUBLIC ENEMY, le nouvel album de PORCUPINE TREE n’a rien de Rap ni de Hip Hop, que l’on se rassure.
A travers son Fear Of A Blank Planet, PORCUPINE TREE promène un regard quelque peu inquiet sur le monde qui nous entoure, un monde dans lequel la fuite du réel, qu’elle soit voulue ou orchestrée, est devenue un enjeu quotidien. Certains jugeront que Fear Of A Blank Planet n’est pas aussi abouti que Deadwing, sur lequel Steve Wilson, après avoir travaillé avec OPETH, avait su proposer un équilibre entre éléments Prog et Metal, il n’en reste pas moins difficile de rester insensible aux mélodies que nous délivrent les Anglais. Des passages plus nettement Metal, concis, sont bien là (« Fear Of The Blank Planet », « Anesthetize », « Way Out Of Here ») mais ils restent assez anecdotiques. Ce qui marque surtout dans la musique de PORCUPINE TREE, c’est un mélange de grâce et de fragilité, assez fascinant pour une formation qui a déjà vingt ans de carrière derrière elle. PORCUPINE TREE compose des titres, de cinq comme de dix-sept minutes, avec une facilité déconcertante. Tout en étant définitivement Prog, ces six compos s’appréhendent aisément, même pour l’auditeur néophyte. Pas besoin d’être un fin mélomane ou un Progueux prétentieux pour apprécier Fear Of A Black Planet : il suffit de savoir faire preuve de sensibilité. Tous les breaks sentimentaux, comment les appeler autrement ?, sont là pour nous le rappeler et même lorsque le groupe fait appel à des guests, comme Alex Lifeson (RUSH) sur « Anesthetize » ou Robert Fripp (KING CRIMSON) sur « Way Out Of Here », c’est bien plus pour ajouter une dose de mélodie que de technicité aux morceaux.
Malgré un album aux thématiques plutôt sombres, PORCUPINE TREE n’invite pas à la révolte mais plutôt à la contemplation et l’introspection : Fear Of A Black Planet donne envie de se hisser jusqu’à la hune et de se laisser porter par la bateau de la vie en admirant les étoiles…