Dark dreams, my child... avec un titre comme ça, on pouvait redouter de tomber dans une musique macabre. Certes les morceaux de ANOTHER MESSIAH ne fleure pas bon la gaieté à tous crins, mais elle ne donne pas non plus envie de se tailler un bout de jambon dans l’avant-bras. Par contre, ce qu’on peut dire, c’est que ce premier album des néerlandais est une tuerie à tous les niveaux. Tout d’abord dans les compos. Pas un morceau ne ressemble à son voisin. Même si on est dans un ensemble cohérent, on ne tombe pas dans la redite, jamais. Et, en plus de ne pas se ressembler entre eux, on peut dire qu’ils portent aussi leur originalité. Originalité apportée en grande partie, il faut bien le dire, par l’utilisation du hautbois dans les morceaux. Quoi ? Eh oui, cet instrument est un peu bizarre à voir dans un disque de Metal mais il se marie pourtant parfaitement avec une guitare saturée et une batterie lente et percutante. Attention, le groupe n’abuse pas non plus de cet instrument au fil des morceaux. Non, juste le bon dosage. Et ce hautbois sait aussi prendre des allures différentes. Comme sur « And Now I Will… », où il prend une teinte sombre et mélancolique, ou sur « Left To Die » où ses sonorités arabisantes sont du plus bel effet.
Pour les autres morceaux, on notera « Dead Man Walking » où le riff principal fait penser à du MELVINS qui aurait perdu encore quelques BPM ou encore « Sweet Dreams », qui est un morceau très court et tout en délicatesse. Peut-être pas le morceau à faire écouter au plus métalliques pour faire découvrir le groupe, mais un morceau envoûtant. Quand je disais que ANOTHER MESSIAH était un groupe surprenant…
Parlons maintenant un peu du chant. Le groupe utilise parfois le mélange voix claire et voix caverneuse ou hurlée, comme avait su le faire MUDVAYNE en son temps sur son premier album L.D. 50. Mais cela ne concerna que quelques passages de l’album. Pas contre, Robbie de Klerk, qui est aussi celui qui nous gratifie de son hautbois, sait allier une voix calme et agréable à une hurlante qui provient du plus profond de son anatomie. Les variations qui arrivent tout au long des morceaux apportent un souffle bienfaiteur qui aère l’ensemble.
En somme, ce Dark dreams, my child... est un album qu’il serait vraiment dommage de laisser passer tant ces influences et son originalité en font une petite perle.