Vous qui avez été charmé par "Burning: A Wish" et par sa tristesse ambiante, n'ayez aucune crainte car " Fall, I Will Follow" reste dans la lignée dépressive et mélancolique de son prédécesseur. Fans des Doors, Depeche Mode, Opeth, Katatonia, Pink Floyd et surtout Anathema et My Dying Bride, les frères Oliver (guitare) et Christopher (chant) SCHMID et leurs acolytes annonçaient un album plus direct entre rock et gothique.
En faite, " Fall, I Will Follow" se présente comme une oeuvre rock'n'roll pour dépressifs.

Ayant définitivement abandonné le Death et son chant guttural sur "Burnning: A Wish", Lacrimas Profundere suit son chemin en puisant dans son malaise et son mal-être quotidien. Ce groupe nous fait partager un monde qui n'est pas des plus joyeux, et nous offre des titres très mélodiques où la musique prend toujours la part la plus importante et où le chant, clair et parfois nécessairement agressif, s'impose et permet l'envolée et envoûtante du morceau.

On relève l'influence d'Aaron Stainthrope (la voix de My Dying Bride) sur "Sear Me Pale Sun" (titre évocateur d'un certain "Sear Me", toujours de My Dying Bride !!!) et l'atmosphère d'Anathema planant tout au long de l'album, voire même de Pink Floyd sur "…And Her Enigma". Les guitares dénotent plus d'agressivités, les riffs sont plus percutants et les effets plus travaillés. Les titres se veulent accrocheurs et l'on perçoit toute l'envie de puissance dès les premières notes avec "For Bad Times" où l'on rentre instinctivement dans le vif du sujet.

Dans l'esprit "The Unforgiven I et II" de qui vous savez (n'est-ce pas ?), Lacrimas Profundere reprend "Adorer And Somebody" (Burning: A Wish" pour "Adorer Two" avec une ligne de chant légèrement retravaillée. Petite interrogation, "Fornever", le dernier titre, est entrecoupé d'une séquence de bruitages, voire d'une mise en scène, qui ne paraît pas des plus indispensables.

Ces Allemands qui ont commencé leur carrière par un son "Shades Of God" de Paradise Lost enchaînant à présent sur quelque chose de plus atmosphérique, écartant le chant féminin par la même occasion, mais toujours bien calés dans la mélancolie. Dans tous les cas, ils ont l'air de s'y plaire et de vouloir poursuivre sur cette voie. Toujours est-il qu'il ne faut pas tomber dans la facilité. A bon entendeur, salut.