THE DOGMA, un an à peine après The Black Roses, sort déjà son deuxième album. Pourtant, la précipitation est rarement bonne conseillère. A vider son chargeur aussi vite, les Italiens prennent le risque de finir par tirer à blanc. En outre, le groupe, bénéficiant depuis son premier album, d'une production de qualité de la part de Siggi Bemm (TIAMAT, THE GATHERING, SAMAEL), THE DOGMA tend à abuser des orchestrations : certes, la musique est mélodique et symphonique mais à user des mêmes arrangements sans discernement, le groupe réduit l'effet de surprise à sa portion congrue après avoir, dans un premier temps, déjà anticipé l'effet d'attente. Certains titres se voient ainsi affublés d'orchestrations alors que ces dernières n'étaient vraisemblablement pas nécessaires, mais sans doute utiles pour masquer le manque d'inspirations sur certains titres (« I Hate Your Love », « Ridin' The Dark » et ses accents maideniens).
L'utilisation de chœurs à la THERION, appréciable sur The Black Roses, se révèle ici parfois un peu "too much", comme sur « She Falls On The Grave ». Sur « Feel My Pain » ou « Bullet In My Soul », les chœurs font leur petit effet mais on peut s'interroger là encore sur leur pertinence. Heureusement, la formation se rattrape sur « Back From Hell » par exemple, nettement plus Power, caricatural presque, mais avec quelques accélérations bien senties et un réel sens de la mélodie et de l'accroche. THE DOGMA tire véritablement son épingle du jeu à travers ses compos qui tirent vers le Hard Rock/Heavy, auquel la voix de Daniele se prête sans peine : « In The Name Of Rock », « Bitches Street », « Angels In Cage » sont des titres catchy, avec une mention spéciale pour le premier, sorte d'hymne sur laquelle pourraient se retrouvaient EDGUY, ALICE COOPER, KISS, LORDI (ce morceau a d’ailleurs été composé lors de la tournée des Italiens avec les gagnants de l’Eurovision) et consorts. L'album se clôt sur une ballade, plus réussie que « Autumn Tears » qui la précède, sur laquelle votre corde sensible viendra vibrer à l'unisson avec les instruments à corde.
En définitive, THE DOGMA nous livre un album moins abouti et homogène que leur premier opus : voilà le résultat à vouloir aller plus vite... que la musique.