Point n’est besoin de réunir une équipe de foot pour faire un maximum de bruit, il suffit de tomber sur les bonnes personnes. Prenez SONIC REIGN par exemple. A deux, ils font autant de barouf que les chœurs de l’Armée Rouge après une biture à la Zubrowka. Mais est ce pour autant de bon aloi ? Pas si sur…
Certes, leur Black Metal est atypique, sympathique, et pas lymphatique. Néanmoins, après quelques écoutes, les limites de tolérance sont vite atteintes et on se prend à regretter d’avoir remis l’album.
Soyons objectif. Les compos sont carrées, le chant agressif, les rythmes variés, et les cassures nettes, précises, et fréquentes. Mais les musiciens sont atteints par le syndrome dit du « cul entre deux chaises », à savoir qu’il existe une différence trop marquée entre les parties purement Black, et les passages bien Heavy.
Le Black Metal étant un style très pratiqué depuis plusieurs années, l’acheteur fera preuve de beaucoup plus d’exigences et d’attentes qu’avant, et je ne suis pas sur que SONIC REIGN fasse la différence avec ce CD.
Pour un bilan plus net, « Fucked Up But Glorious », et sa deuxième partie Heavy en diable est très séduisante, « Reminiscence Of Imperial Wrath » à un bon feeling TOURNIQUET/IMPALED NAZARENE, « Salt », presque rock fait s’agiter les esgourdes, « To Rebel And To Fail », et son petit coté MAYHEM a de quoi séduire, et « Raw Dark Pure » propose une intro délicieuse et un riff de départ propre à satisfaire les plus ouverts d’entre vous.
Ce qui m’amène à dire que le meilleur aspect de SONIC REIGN est justement l’utilisation d’éléments atypiques du Black Metal qu’on retrouve dans cet album, les cotés les plus Heavy, voire rock, qui le rendent original en fin de compte. Lorsque les musiciens tombent dans les travers habituels, les blast-beats, les arpèges ultra classiques du genre, ils deviennent ennuyeux, car trop besogneux. Comme si ils se forçaient à sonner Black, comme si cette méthode de composition leur était étrangère.
On a pas besoin d’un deuxième MAYHEM, surtout un ton en dessous. Soyez vous-mêmes messieurs, et seulement alors, vous risquerez de me surprendre agréablement.
D’ici là, je préfère me replonger dans mes classiques.