HAMMERS OF MISFORTUNE avait connu un joli succès d’estime avec son premier album, poétiquement intitulé The Bastard. Bien que les critiques aient continué d’encenser son successeur, The August Engine, le groupe n’a pas véritablement décollé. Il est vrai que les Américains ne font pas dans la facilité et leur style dense et complexe peut franchement surprendre, voire décourager.
The Locust Years s’inscrit dans la logique des précédents opus et les (rares) admirateurs de ce groupe atypique y trouveront leur compte. En effet, les caractéristiques que l’on avait observées par le passé se retrouvent ici : mélodies riches, structures alambiquées, chants mixtes s’entrecroisant, abondance de mélodies… Le tout avec des cassures de rythmes, des breaks, bref, du prog. Beaucoup de prog. Toutefois, HOM se distingue en adoptant un ton que l’on pourrait qualifier d’onirique. On est donc bien loin des surenchères techniques et autres démonstrations. Ici, l’objectif est de créer une émotion et tant pis si le Metal doit passer au second plan, noyé sous un déluge de piano et d’orgue, tant pis si l’auditeur doit surmonter des passages déroutants.
The Locust Years est une œuvre tellement personnelle qu’elle risque d’en décontenancer plus d’un.
On reprochera à la production de manquer totalement d’ampleur : les chants sont un peu ternes et les différentes structures musicales se superposent ou se succèdent sans véritable relief. Par ailleurs le son est franchement daté 80’s, ce qui n’est pas un défaut, mais on peut se demander si un son plus actuel n’aurait pas mieux convenu à une musique si travaillée.