S’imposer dans le registre du guitar heroe fantaisiste et barré n’est pas chose facile d’autant que c’est un créneau saturé depuis belle lurette. Citons pelle-melle Steve Vai, Ron Thal, Matias « IA » Eklund, en France on a aussi Christophe Godin, alors pour nous surprendre, il va falloir bosser ! Eh oui, mais, contre toute attente, Emiliano Sicilia ne s’en sort pas si mal.
A côté d’un fouillis de bruitages divers (à croire que c’est devenu une obligation) qui n’apportent pas grand-chose, on trouve des structures musicales souvent déroutantes. Le comble étant probablement ce mélange de Bluegrass, d’accordéon Latino et de Death sur « Splatter On A Bluegrass ». Dommage que les transitions soient un peu brutales et que l’ensemble n’ait pas fait l’objet d’une meilleure synthèse mais c’est dépaysant !
« The New Reality Suite » est un bel exutoire où, pendant près de 11 minutes, on enchaîne du shredding de folie, du piano-bar, du Death, de l’Indus et un peu de Pop ! On retrouve ce mélange sur « 3000 Zombies ».
A côté de ce foutoir musical, on trouve des morceaux plus classiques tels que « Neurosaloon » et « The Green Mirror ». On termine sur « Thermodynamic Hypothesis », un morceau bien viril, avec des gros riffs menés tambour battant.
A plusieurs reprises on pense à Devin Townsend, tant dans les passages Death (les seules parties chantées) que dans cette volonté de repousser les barrières des genres. Avouez qu’on a fait pire comme comparaison.
Il faudra donc être sacrément ouvert d’esprit pour s’avaler d’une traite ces trois quarts d’heure de délires.
La production est plutôt bonne : à cause d’un manque de moyens évident, le guitariste à utilisé un maximum de sons synthétisés (il ne pouvait pas engager d’orchestre de Tango) et cela dérange parfois, mais le tout à été mixé avec beaucoup de professionnalisme ce qui rend cet album vraiment plaisant.