Ouf, ça fait du bien d’entendre des groupes comme TISHAMINGO ! Certes, rien de bien révolutionnaire dans leur musique, mais quel savoir faire, quel feeling !! Si vous êtes fans des débuts d’AEROSMITH, de LYNYRD SKYNYRD, ou éventuellement d’un TESLA en plus bluegrass, ne cherchez plus, votre bonheur est ici !
Tout sent le vrai chez ce groupe, la musique, les voix, l’attitude, et en ces temps troubles de marketing à outrance, il est bon de voir une certaine tradition se renouveler, sans trahir ses racines. On pense aussi à John Cougar MELLENCAMP, ZZ TOP, voire même certains titres de SOUL ASYLUM, et si on fouille bien, les arrangements rappellent parfois le vieux STEELY DAN. Pire comme références, non ?
11 titres, pas grand-chose à jeter, et si on veut ronchonner un peu, on pourra reprocher aux titres quelques longueurs parfois, car chaque chanson frise ou dépasse les 5 minutes. Mais qu’importe.
Ca commence très rock, avec « Get On Back », archétype du rock sudiste léger, contemporain, mais sacrément bien troussé. « Are We Rollin’ », n’appelle qu’une réponse : oui ! C’est blues bien sur, mais tellement plus. « Chest Fever » le bien nommé nous donne la fièvre justement, avec son coté BECKER/FAGEN policé, et ses aspects bostoniens du SMITH des débuts. « Mitchell », et c’est la qu’on peut évoquer la bande de Dave PIRNER, et ses premiers albums, si loin du « Runaway Train » de sinistre mémoire. L’intro cajun de « Travel On » nous emmène droit vers le bayou, en Cadillac, avec Steven TYLER au volant, fredonnant une vieille road song l’air détaché. « This Time » est superbe, gorgée de soft rock gonflé à la soul, rien à voir avec la soupe insipide proposée par les charts country US. « Tennessee Mountain Angel » débute comme la blue song de rigueur, avant de se vautrer au bout de quelques minutes dans le blues rock le plus torride, un peu à la « We’re No Good Together » de TESLA. Le reste de l’album est au même niveau, et se termine velu sur la country la plus ténue, qu’on croirait sortie d’un album de Willie NELSON.
Ecouter ce genre de CD à des vertus thérapeutiques. On se sent bien, on a envie de tailler la route avec un vieux sac, une paire de jeans, et un vieil autoradio crachant un vieux tube de BLACKFOOT. La destination importe peu, l’essentiel du voyage se faisant dans la tête. On s’invente ses paysages, ses étapes, pour finalement arriver exactement là où on voulait. Sur l’autoroute du bonheur…