Obnoxious naît des cendres d'Aerendel, premier nom du combo mais ne change en rien sa direction musicale en pratiquant une sorte de Thrash/Death. La nouveauté pour Obno est d’ajouté trois voix differentes dans leur musique. Pour parler de cette jeune formation, nous avons donné la parole à Mathieu…

Line-up : Mathieu (guitare), Lény (guitare), Franck (chant), Julien (batterie), David (basse)

Discographie : Disclosure Attempt (Demo - 2004), Dismal Swarming Shape (EP - 2007)

M-I Interviews du groupe : Mathieu (Avril-2005), David (Mai-2008)


Metal-Impact. Question à laquelle vous ne pouvez pas encore échapper: p’tit topo sur le groupe, pour ce patronyme et pourquoi en avoir changé alors que quelques formations l'occupent déjà ?
Mathieu. Obno s’est formé en 2000 autour de Julien (batterie), Leny (guitare & chant) et Mathieu (guitare & chant). Franck (chant) a rejoint ce qui était alors Aerendel un peu plus tard. Nous avons changé de nom en 2002 à l’arrivée de David. Pourquoi ? Parce qu’Aerendel n’était pas un nom terrible. A l’époque on ne savait pas que d’autres groupes avaient déjà pris Obnoxious. Mais comme on aime bien ce petit nom, on le garde. Et puis il y a le petit diminutif Obno au pire. Pour plus de précisions, il est toujours possible d’aller voir la bio sur le site.

MI. As-tu des anecdotes sur les débuts d’Obno (si je peux me permettre!) ?
Mathieu. Des anecdotes ??? Bah un jour mes cousins ils sont allés dormir chez ma grand-mère... Alors j'ai dormi dans la chambre du bas parce que j'avais prêté mon pull.
Plus sérieusement, des anecdotes il y en a pas mal. Sur les débuts d’Obnoxious plus précisément, il y a une référence sur la bio du site à un chanteur qui fait toujours l’objet d’une blague interne. C’est l’occasion d’en dire plus, mais ce n'est pas facile à expliquer comme situation. Grosso modo, entendre pendant des heures un type chanter 3 mots, en l’occurrence « no big deal », ça nous a marqué! Même si ce n'est pas toujours facile avec Franck, il a plus de vocabulaire !!! C’est pourquoi that’s no big deal…

MI. Vos morceaux sont en quelque sorte une réunion la technicité du Death et la rapidité d'exécution du Thrash. Comment vois-tu votre musique et comment penses-tu qu'elle évoluera dans le futur ?
Mathieu. Nous l’analysons simplement comme toi, même si nous ne cherchons pas plus que cela le coté technique que peut avoir le death. C’est un mélange de thrash et de death et ça le restera dans le futur. En effet, les compos réalisées depuis la démo ne changent pas de façon drastique notre style. L’évolution portera sûrement sur une amélioration du triple chant, un travail sur des parties lentes, jouer sur plus de 3 cordes, bosser les chorégraphies et les tenues de scène pour les concerts…

MI. Quels sont les influences que vous revendiquez et que représente pour vous le Death old-school ?
Mathieu. Nous écoutons bien sur du death old-school, et bien que l’on nous en fasse référence régulièrement, nous pensons que cela ne représente pas notre influence principale. Nous nous sentons plus bercés par des groupes comme Slayer, Death, Metallica, Pantera, At The Gates, The Crown, The Haunted…

MI. Quelles sont les différences techniques ou autres entre vos deux démos et pourquoi avoir un peu durci le ton en gommant un poil le côté mélodique de votre musique ?
Mathieu. Nous considérons en fait Discolure Attempt comme notre 1ère démo. En effet, le premier enregistrement n’avait ni chant, ni basse ce qui est plutôt gênant, même si Coroner, par exemple, a enregistré sa 1ère démo sans chant. Mais nous sommes loin d’avoir leur talent. Le premier enregistrement avait plus l’objectif de faire écouter quelque chose aux chanteurs et bassistes potentiels.
A part l’absence de chanteur et de bassiste, la différence entre les 2 porte sur le matériel utilisé, le temps passé pour l’enregistrement et surtout le mixage.
Si nous avons durcit le ton entre les 2, c’est parce que les 1ères compos ne correspondaient pas spécialement au style souhaité du groupe qui voulait déjà faire quelques chose de plus brutal. Ce que nous ne pouvions pas forcément faire d’un point de vue technique au départ. Les 1ères compos sont maintenant progressivement abandonnées et remplacées par d’autres qui nous donnent plus de satisfaction.

MI. Quels sont les éventuels concepts et messages de votre deuxième démo "Disclosure Attempt" ?
Mathieu. Il n’y a pas de concepts ou de messages particuliers dans notre musique. Les textes sont là pour appuyer l’ambiance musicale sans messages revendicatifs comme le RMI ou les 35 heures. Chacun est libre d’apporter ses paroles ce qui peut donner une certaine variété dans les thèmes abordés qui restent ceux classiques du Metal. On y trouve rien de très intelligent mais bon ça tourne autour de la déshumanisation pour December Transition, du désespoir (Inner Disease), de l'oppression (ou en canette) pour Trap Of Realism, d'alien (le film) pour Derelict, de la mort (fallait bien) dans Carcass Pit, et de l'angoisse face à l'inexorable (Cadaveric Testimony).

MI. Pourquoi avoir choisi d'utilisé trois chanteurs ou plutôt plusieurs types de voix pour votre musique ?
Mathieu. Franck reste le chanteur principal. Le fait que les deux gratteux chantent aussi et avec des voix différentes permet une plus grande variété dans les ambiances. Cela permet aussi d’avoir un coté plus agressif. C’est un peu de boulot à mettre tout ça en place mais quand quelqu’un à envie de brailler, rien ne l’en empêche, faut se faire plaisir.

MI. Que représente la pochette et pourquoi ce choix ?
Mathieu. C’est un pote qui a fait cette pochette. On lui a demandé un truc sombre et qui laisse aller l’imagination. Quant il nous a présenté le résultat de son travail, nous avons tout de suite été emballés et ça correspondait bien à ce que nous souhaitions. On peut y voir beaucoup de chose et les interprétations sont diverses. Le but est donc atteint. Cela représente grosso modo une partie d’un monstre mais on ne va pas tout dévoiler maintenant.

MI. Dans quelles conditions s'est déroulé l'enregistrement, le mixage, etc. ?
Mathieu. On a enregistré dans notre local de répét donc sans grand dépaysement. C’est un pote (Steve) qui s’est occupé de tout. Les parties ont été enregistrées séparément : batterie, basse, guitares puis chants. Nous avons ensuite activement participé au mixage qui a été la partie la plus longue. Comme c’était notre première à Steve et nous ça explique la durée. Même si il y a pas mal de trucs qui peuvent être améliorés, nous sommes très fiers du résultat de cette autoproduction. Ce fut très enrichissant pour chacun. En tout cas, un gros merci à Steve. Ensuite, le gravage est fait maison, la pochette a bien sur été imprimée par un pro (enfin pas tant que ça parce qu’il a fallu tout redécouper), enfin voilà, de l’artisanal pur jus.

MI. Quel était le but de cette démo ?
Mathieu. Le but de cette démo était tout d’abord de se faire plaisir, d’avoir un truc écoutable à présenter à nos potes, à des assocs ou autre pour des concerts. On s’est pris ensuite au jeu et on a envoyé la démo à des webzines pour des chroniques.

MI. Est-ce que cette démo vous a permis de faciliter les contacts avec les labels afin de pouvoir enregistrer un premier album ?
Mathieu. Nous n’avons pas démarché de labels. Nous avons de bons retours des webzines ce qui fait bien plaisir. Nous n’avons pas de projets précis pour un éventuel album. En fait, nous essayons déjà de multiplier les concerts et nous sommes ouverts à toute proposition.

MI. Si tu veux ajouter quelque chose au sujet de "Disclosure Attempt", c'est le moment...
Mathieu. Pour se faire une idée de la musique, un morceau est en ligne sur le site. Sinon rien d’autre encore une fois qu’un grand merci aux différentes personnes qui ont participé à cette réalisation.

MI. Quels sont vos projets pour Obno dans les deux années à venir ?
Mathieu. Les projets seraient déjà de pouvoir jouer plus souvent, puis de continuer à faire la musique que l’on aime, multiplier les concerts et aussi de rester avant tout un groupe de potes.

MI. Avez-vous des dates de concerts sur la région parisienne ou autre ?
Mathieu. On se concentre sur la région Rhône Alpes mais on est pas contre bouger un peu plus loin mais il reste à trouver l’occasion.

MI. Quelle est pour vous la meilleure chose, composer, enregistrer ou faire des concerts ?
Mathieu. Là, ça dépend plus des personnes mais on trouve finalement du plaisir dans les trois.

MI. Que penses-tu des clivages au sein de la scène Metal française ?
Mathieu. De notre coté on ne ressent pas vraiment de clivage. La scène française compte beaucoup de groupes intéressants (Scarve, Gojira, Sup, Loudblast, Anorexia Nevrosa etc…) et on ne pense pas pouvoir juger d’un clivage existant.

MI. Quel est votre pire et meilleur souvenir au sein d'Obno ?
Mathieu. Ce n’est pas vraiment un souvenir car on le vit encore, mais depuis 2 ans c’est que le batteur travaille sur Paris ce qui limite énormément les répéts (2 par mois) et nous bride pas mal. Sinon pour les meilleurs moments, il y a la première écoute de la démo, notre concert au Blue Banana avec Dying Wish et Etharen. Globalement on passe de bons moments entre nous et on espère que le meilleur est à venir.

MI. Et si tu veux parler guitare, vas-y aussi... Quelle est ta formation musicale, quel est ton gratteux préféré, quel matos utilises-tu, tu joue avec deux doigts...
Mathieu. Les gratteux sont autodidactes (comme le reste du groupe), jouent sur des guitares barytons (Shecter C1, Jackson DK2), des amplis 5150 et avec 2 doigts (1 chacun). Sinon il y a d’autres gens mais ils sont inintéressants et là que pour baisser le loyer de la salle.

MI. Si tu as un message à faire passer, je te laisse tribune libre. Nous clôturerons cette interview là-dessus...
Mathieu. Alors le message sera le suivant : nous vendons un combo basse Yamaha 250 Watt, une double pédale Gibraltar, une guitare Ibanez MMM1 toute neuve. Plus sérieusement, nous te remercions pour cette interview, pour la chronique et te souhaitons une bonne continuation pour le webzine, la radio. Et faut se faire plaisir (c’est la phrase débile redondante de l’interview).