Créée en 1991, l’aventure des Belges de EXTERMINATOR ne date pas d’hier. Bien que l’on n’ait pas trop d’éléments sur ce combo, on doit tout de même admettre que le groupe qui possède à son compteur quinze ans d’existence n’a jamais dépassé le stade de l’anonymat. Après moult soucis d’instabilités liés au line-up et un certain défaut de souffle et d’imagination dans les morceaux, ces occasionnels auteurs de démos et MCD en leurs débuts n’avaient pas produit grand chose depuis belle lurette. Il aura même fallu attendre l’an 2000 pour que les quatre hommes du Brabant terminent leur premier album Mirror Images et six ans plus tard pour voir arriver dans les bacs le second opus Slay Your Kind. A défaut d’être prolifique, les Belges préfèrent privilégier la qualité à la quantité de sorties d’albums. N’est pas IRON MAIDEN qui veut…
Pour ce qui est de la description de leur musique, le quartet traverse les chaussées traditionnelles du Thrash Metal en y enchâssant quelques parties de Metal plus moderne histoire de coller avec son époque. On peut aisément citer le Death que l’on identifie dans certaines structures torturées ou le chant plus hargneux témoignant de cette orientation musicale. La voix et certaines intonations de Jacky évoquent parfois celles de Karl Willets des Anglais de BOLT THROWER. Faisant fi souvent d’inspiration et de personnalité, le groupe plonge tout de même dans un Thrash/Death cru et robuste, dans la lignée des SLAYER ou SEPULTURA. D’ailleurs plus proche du groupe brésilien eu égard à la touche apportée aux plans de batterie comme sur les titres aux ambiances tribales comme « Inside The Pyramid » et surtout « The Human Vermin ». Si l’opus est marqué dans son ensemble au fer rouge par une étonnante banalité, le groupe reste néanmoins crédible dans ce qu’il procure au travers de morceaux comme l’illustre le titre d’ouverture « Slay Your Kind » ou « Primordial Law » à l’ambiance légèrement orientale. De cette manière, les morceaux demeurent plus accrocheurs et captivants de par la surprenante puissance et la maîtrise qui s’en dégage. Certains titres que n’auraient d’ailleurs pas renié un AMON AMARTH ou un BOLT THROWER par exemple « Road Crash Rebellion » qui a vraiment du mal à démarrer ou « Primordial Law ». Quand on parlait de truismes plus haut, les pistes « Cannibalistic Paranoia » ou « Black Dominion Of The Old Dragon » sont ce que l’on fait de mieux en matière de Thrash/Death actuellement. Même si un sursaut de lueur intervient avec « 732 Poitiers » et son chant lorgnant sur le Black, le titre « La Souffrance » sans grand intérêt se charge de plomber le final de l’opus dont le chant en français anecdotique ne fait pas office ici de plus value. En plus, on constate que le temps et la patience paient.
Ainsi, il convient de saluer le travail impeccable de Andy La Roque comme producteur qui leur fournit un travail professionnel et un gros son collant au style pratiqué. Si ce second album de EXTERMINATOR navigue dans les eaux boueuses de la banalité et du réchauffé, on leur concèdera toutefois une propension à produire des morceaux énergiques qui bougent. Sur leur page d’accueil de leur site internet, on a droit à un message on ne peut plus équivoque : Soyez prêts à être exterminés ! On va attendre de voir sur le prochain album et après on en reparlera…