Est-ce que la Finlande est le pays où le taux de suicide est le plus élevé du monde ? Car ce pays est le pourvoyeur officiel du monde entier en ce qui concerne les groupes de Doom Death dépressifs. On peut dire sans hésiter que SHAPE OF DISPAIRE a eu et continu d’avoir une influence considérable sur la scène Metal de son pays et du monde entier! Avec des adeptes comme MY SHAMEFUL, AHAB et maintenant voici les quasi inconnus de ABLAZE IN HATRED qui sortent leur premier album : Deceptive Awareness. Le seul de la bande qui pourrait être éventuellement reconnu est Miska Lehtivuori à la basse pour avoir jouer avec FALL OF THE LEAFE.
Comme ses compatriotes, ABLAZE IN HATRED propose une musique pachydermique, d’une lourdeur et d’une lenteur plombante. Aucun artifice inutile n’est présent, par là il faut entendre chant féminin ou autres violons… la musique est basée sur le son bien gras des guitares et la voix gutturale et très grave de Mika Ikonen. Les claviers, discrets mais efficaces, ajoutent une touche très personnelle et majestueuse.
Ce qui est déprimant avec ces finlandais, c’est qu’ils arrivent à jouer une musique lente, avec des structures épurées sans tomber dans le piège de devenir ennuyeux. A aucun moment on a envie de zapper tel ou tel morceaux. Le secret est qu’il y a toujours un petit détail de rien du tout qui fait avancer le schmilblick, un léger changement de rythme, une ligne de basse innovante, une nappe de synthé inattendue… bref, malgré la longueur des titres de Deceptive Awareness, ABLAZE IN HATRED arrive à maintenir l’auditeur attentif à chaque seconde de sa musique, et tant mieux tant sa lourdeur devient planante par moments : « To Breathe And To Suffocate ». Belle performance car il serait facile de tomber dans un ennui profond.
Les morceaux se laissent écouter avec nostalgie pour broyer ses idées noires et en tous cas, grâce aux titres : « When The Blackened Candles Shine » et surtout le somptueux « Ongoing Fall », que la tristesse est belle. Les profondeurs du néant sont proches, ABLAZE IN HATRED a mis le fond des abysses en musique : « Closure Of Life ». Pour un premier album, on peut parler d’une vraie réussite.